Continent Politique

Niger, Laurent Gbagbo fait des propositions à Alassane Ouattara et aux chefs d’Etats africains

Mis à jour le 8 août 2023
Publié le 08/08/2023 à 1:00 , , , , , , , , ,

Pour Laurent Gbagbo, une intervention militaire de la CEDEAO au Niger, risque de constituer un fâcheux précédent dans l’histoire de l’organisation sous-régionale.

Pour lui, il faut donner une réponse rassurante au peuple nigérien face aux interrogations et autres inquiétudes de la jeunesse. Il suggère la même attitude envers les populations africaines qui se sentent de plus en plus désabusées par la pratique de la démocratie à laquelle elles continuent pourtant de croire.

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« Cette réponse ne peut, en aucun cas, relever de la violence », a-t-il signifié dans une déclaration lue par son porte-parole, Justin Koné Katinan, le lundi 7 août 2023, au siège du Parti des peuples africains-Côte d’Ivoire (PPA-CI).

A en croire Laurent Gbagbo, le peuple nigérien comprendrait difficilement que les pays frères de l’espace CEDEAO aient pu lever une armée pour venir combattre l’armée nationale de leur pays alors que celle-ci fait face au terrorisme depuis une décennie, sans le concours direct d’aucune armée de la sous-région. Il a également indiqué que les divergences notables qui se dégagent entre les différents Etats membres de la CEDEAO sur cette question constituent, en elles-mêmes, la plus grande menace contre la survie de celle-ci. Dans le contexte actuel de batailles géostratégiques entre puissances, le risque qu’une guerre au Niger se transforme en affrontements entre puissances étrangères au continent africain relève de la plus forte probabilité.

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« Notre continent se remettrait difficilement d’un tel scénario. C’est pourquoi, j’en appelle à la retenue de toutes les parties pour privilégier les solutions politiques et diplomatiques. Dans une perspective plus large, je suggère à la CEDEAO de prendre prétexte de la crise du Niger pour mener une réflexion approfondie sur les causes de la multiplication des coups d’Etat dans l’espace CEDEAO. La prolifération des coups d’Etat dans notre espace commun, souvent adoubés par les populations, nous contraint à cet exercice. Vouloir interpréter la situation nigérienne différemment des précédentes situations en Guinée, au Mali, au Burkina Faso est manifestement une fuite en avant », estime Laurent Gbagbo.

« Dans cette perspective, je formule le souhait que la CEDEAO oriente ses actions militaires prioritairement vers la lutte contre le terrorisme auquel font face les pays du Sahel de sorte à enlever tout prétexte aux armées de faire irruption dans la vie politique des pays », a-t-il conclu.

Tristan Sahi

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