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Niger : Dr Boga Sako, « La France n’a pas le droit de rejeter la dénonciation des accords militaires »

Mis à jour le 5 août 2023
Publié le 05/08/2023 à 3:00 , ,

Les relations entre la France et le Niger ne sont pas au beau fixe depuis le putsch du mercredi 26 juillet 2023 qui a renversé le président Mohamed Bazoum. Alors que Paris exige le retour à l’ordre constitutionnel, les nouveaux maîtres de Niamey n’entendent pas se laisser dicter leur conduite. Pour le démontrer les nouveaux hommes forts de ce pays ont dénoncé dans la soirée du jeudi 03 août 2023, les accords militaires conclus avec la France. Chose que Paris refuse d’appliquer.

Nouvel épisode dans les relations diplomatiques entre la France et son ex-colonie, le Niger. Dans la nuit du jeudi 03 août 2023, la junte militaire nigérienne a dénoncé plusieurs accords militaires conclus avec la France, l’ex-puissance coloniale. La réaction de l’Elysée ne s’est pas fait attendre. Le gouvernement français a aussitôt annoncé qu’il n’entend pas évacuer ses militaires stationnés au Niger dans le cadre de la lutte antiterroriste, au motif que la décision de rompre les relations ne revient pas aux militaires.

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« Seules les autorités légitimes peuvent dénoncer l’accord de défense », réagit Paris. Un refus qui fait aussi réagir certains intellectuels africains.

Pour Dr Gervais Boga Sako, un enseignant de droit à l’université Alassane Ouattara de Bouaké, l’Hexagone n’a aucune légitimité pour s’opposer à la décision des autorités d’un pays souverain depuis le 03 août 1960.

« En fait, le droit n’admet que ce qui est droit. La France, elle-même sait que la légalité n’a rien à voir avec la réalité. Qui a l’effectivité du pouvoir actuellement au Niger ? Ce sont bien les putschistes. Donc ce n’est pas bien pensé de les défier », analyse -t-il pour 7info qui l’a joint.

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À en croire l’universitaire ivoirien, l’ex-puissance colonisatrice fait également du deux poids deux mesures.

« La France perd de plus en plus de crédibilité, lorsque son discours n’est pas cohérent, si ses positions varient d’une situation à une autre. Pourquoi la France a-t-elle soutenu le fils d’Idriss Déby au Tchad qui a été imposé à la tête du pays, en violation de la Constitution tchadienne ? Et comment comprendre que le président Macron se soit déplacé en personne pour aller cautionner un tel forfait ? », s’interroge-t-il.

Depuis la prise du pouvoir du général de brigade Abdourahamane Tchiani, les relations entre Paris et Niamey se sont dégradées. Craignant une escalade de violence au Niger, la France a procédé à l’évacuation de quelques 500 à 600 ressortissants présents dans la capitale, nigérienne.

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