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Mort des deux gendarmes à Doropo- Où en est enquête annoncée?

Mis à jour le 27 septembre 2018
Publié le 22/11/2016 à 11:59

Les agents des forces de l’ordre sont inquiets après les événements de Niamoin, dans le département de Doropo, à l’Est du pays.

Ce dimanche 20 novembre, le président du conseil régional, Philippe Hien, a effectué une visite à Nianmoin pour « inviter au calme et à l’apaisement » après les événements du mercredi 16 novembre qui ont conduit à la mort de deux gendarmes.

Ce double meurtre a exaspéré la communauté nationale qui dénonce ce lâche assassinat de jeunes ivoiriens dans l’exercice de leurs fonctions et qui n’étaient pas en situation de belligérance.

Le ministre de l’Intérieur et de la Sécurité, Hamed Bakayoko, qui, dans la foulée du saccage du commissariat du 2è arrondissement de Yamoussoukro par des jeunes gens, demandait aux policiers de se réconcilier avec la population ivoirienne dans son ensemble, a, cette fois, haussé le ton.

« Le Mercredi 16 Novembre 2016, un incident ayant causé la mort de deux personnes civiles a encore occasionné des violences pendant lesquelles deux (02) gendarmes ont trouvé la mort dans l’exercice de leurs fonctions, dans le département de Doropo. Le Gouvernement déplore et condamne ces événements, les pertes en vies humaines qui en ont résulté et présente ses condoléances aux familles de toutes les victimes. C’est l’occasion de rappeler que chaque fois que des incidents ont mis en cause des éléments des forces de l’ordre, le Gouvernement a promptement réagi et pris des sanctions et mesures conséquentes. Il est cependant inacceptable que des violences soient exercées à l’encontre des forces de défense et de sécurité » a condamné et mis en garde Hamed Bakayoko.

« Le Gouvernement exercera la plus grande fermeté à l’encontre de tous ceux qui s’attaqueront à leur intégrité physique et qui dégraderont leurs équipements ou leur lieu de travail. Nul n’a le droit de se faire justice » a-t-il poursuivi avant d’annoncer qu’ « Une enquête est ouverte et les auteurs de ces violences seront arrêtés et traduits devant les tribunaux. »

Cinq jours après, où en est l’enquête évoquée par le ministre de l’Intérieur et de la Sécurité ?

Pour se faire une idée de l’environnement autour de ce drame, Politikafrique.info a joint le commandement supérieur de la gendarmerie nationale pour en savoir un peu plus. « Pour l’heure, souffrez que nous ne puissions vous en dire plus » nous a-t-on répondu.

Une source au sein des forces de sécurité dans la région fait savoir que « la région fait peur » et donne un aperçu des conditions de travail.

« Tu peux trouver deux kalachnikovs dans une brigade de gendarmerie. Si les défunts frères d’arme avaient eu des armes, ils auraient pu faire des tirs de sommation mais ils étaient sur le terrain pour une constatation,  sans arme » dénonce notre source sous le couvert de l’anonymat.

Cinq ans après la crise postélectorale de décembre 2010 à avril 2011, le gouvernement ivoirien, malgré une réforme profonde des forces de sécurité, peine à ré-équiper l’ensemble de ses hommes.

Le 28 avril dernier, le conseil de sécurité de l’ONU a levé l’embargo sur les armes, imposé en 2004 suite à la violation du cessez-le feu par les forces loyalistes pro-Gbagbo qui ont effectué des bombardements aériens à Bouaké et Korhogo.

Cette levée de l’embargo n’a toujours pas permis de se procurer un équipement adéquat. Et les incidents récents inquiètent.

« Hier encore, un jeune enseignant insultait des policiers sur la route de Belleville (Bouaké).  La semaine dernière, un enseignant faisait déclencher une grève par ses collègues pour avoir été contrôlé sans casque à Yamoussoukro,  » dénonce une source à la police.

Les ivoiriens attendent du gouvernement des sanctions exemplaires pour les meurtriers de ces deux gendarmes. Nul ne saurait être au-dessus de la loi.Adam’s Régis SOUAGA
Source : rédaction Politikafrique.info

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