Politique

Main tendue de Ouattara : KKB, Blé Guirao et Soro réagissent

Mis à jour le 10 novembre 2020
Publié le 10/11/2020 à 4:30 , , , ,

C’est une chance à saisir pour certains. Mais pour d’autres, la main tendue du président ivoirien Alassane Ouattara à l’opposition politique de son pays est une ruse. Des leaders de la scène politique ivoirienne commentent ici la volonté de dialogue affichée par le président réélu de la Côte d’Ivoire.

Les appréciations sont diverses, et elles dépendent du regard porté sur la situation politique du moment du pays. Selon Kouadio Konan Bertin dit KKB, la main tendue du président Alassane Ouattara est une occasion pour donner des chances à la consolidation de la cohésion sociale.

« C’est une bonne chose. J’ai apprécié le ton de cette adresse. L’autre parlerait de bon ton. Je pense que tout bon politique doit savoir lire les signes du temps. Il me semble que le président Ouattara est dans une bonne dynamique de paix. Il faut donc l’encourager dans cela, et il faut le rejoindre. On n’a pas d’autre choix. Je salue cet appel. Il faut l’accompagner », a fait savoir le candidat malheureux de l’élection présidentielle du 31 octobre 2020, joint par 7info.ci.

Dans son adresse à la nation le lundi 9 novembre 2020, Alassane Ouattara indiquait sa volonté de dialoguer avec son opposition. Le président ivoirien dont la réélection est contestée par ses adversaires, a signifié son désir de rencontrer celui qu’il appelait son « aîné », Henri Konan Bédié, président du PDCI-RDA par ailleurs désigné par la coalition de l’opposition pour diriger une transition politique dans le pays. L’objectif étant de consolider la paix nationale, secouée dernièrement par des scènes de violences qui ont émaillé le processus électoral.

Cette main tendue, l’opposition politique met en doute sa sincérité.  « Le pays va mal. Plein de morts, plein de prisonniers. On est au bord de la catastrophe. On s’interroge sur cette insistance déconcertante à vouloir à tout prix discuter avec le président Aimé Henri Konan Bédié seul. Cela cache quelque chose de pas très clair surtout que les exemples sont légions en la matière », commente sur sa page Facebook, Jean Blé Guirao le secrétaire général de l’UDPCI dont le président Mabri Toikeusse, membre du Conseil national de transition (CNT) mis en place par l’opposition, est recherché par les autorités nationales pour « conjuration ».

Depuis son exil français, Guillaume Soro, l’ancien président de l’Assemblée nationale de Côte d’Ivoire, va dans le même sens. Dans un post sur son compte twitter, il estime que l’appel renferme une ruse. « (…) Alassane Ouattara appelle l’opposition ivoirienne au dialogue avec la même intention que le Loup affamé appellerait l’agneau au dialogue », dit-il.

Des chances de succès de cet appel ? Pour Kouadio Konan Bertin, l’appel du chef de l’État est un gage de paix.

« Il n’y a pas de voies ailleurs. Il n’y a que cette seule voie qui s’offre à nous. Donc les chances sont là, énormes, entières. Il n’y a pas d’autres chemins. Regardez même quand le président Laurent Gbagbo téléphone au Premier ministre Hamed Bakayoko. Ce sont les signes du temps. Hamed Bakayoko n’était pas obligé de répondre. Trois jours après, Alassane Ouattara lui emboîte le pas. Ce sont les signes du temps. Il y a un temps pour se battre et un temps pour faire la paix. On ne peut pas passer toute notre vie dans la bataille. À quel moment on pense à l’avenir de nos enfants ? Il faut bien qu’on le fasse un jour ou l’autre. Si c’est le moment que Dieu a choisi pour toucher le cœur des uns et des autres, alléluia, il faut qu’on s’engouffre dedans« , analyse le candidat challenger d’Alassane Ouattara.

Richard Yasseu
7info.ci

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