COVID-19

L’UNFPA craint des cas de violence, mariage d’enfants, mutilations génitales et de grossesses non désirées dus au Covid-19

Mis à jour le 5 mai 2020
Publié le 05/05/2020 à 10:45 , , , ,

L’UNFPA, l’agence directrice des Nations Unies en charge des questions de santé sexuelle et reproductive estime que « sur une période de six mois, dans les pays à faibles et moyens revenus, les diverses et importantes perturbations causées par les confinements pourraient empêcher 47 millions de femmes d’avoir accès à des contraceptifs modernes, ce qui provoquerait près de 7 millions de grossesses non désirées supplémentaires. Une durée de six mois de confinement pourrait aussi produire 31 millions de cas supplémentaires de violence basée sur le genre« , s’inquiète l’UNFPA.

« La pandémie risque aussi de causer de graves retards dans les programmes visant à éliminer les mutilations génitales féminines et le mariage d’enfants, ce qui entraînerait près de 2 millions de cas de mutilations génitales de plus sur les dix prochaines années que ce qui avait été estimé jusqu’ici « , a expliqué l’agence onusienne soulignant que ces « retards dans les programmes, qui s’ajouteraient aux difficultés économiques mondiales, pourraient aussi avoir pour conséquence 13 millions de mariage d’enfants de plus sur les dix ans à venir ».

« Ces chiffres, produits en collaboration avec nos partenaires Avenir Health, l’université Johns Hopkins (États-Unis) et l’université de Victoria (Australie), sont des estimations approximatives. Nous ignorons encore beaucoup de choses sur la pandémie et la réponse qui lui sera apportée à l’échelle mondiale. Ces prévisions, une fois regroupées, donnent une image très inquiétante de l’avenir qui attend femmes et filles si des efforts ne sont pas faits d’urgence pour assurer leur bien-être et leurs droits« , a précisé l’agence dirigée par la panaméenne Natalia Kanem.

« Les droits, la santé sexuelle et procréative des femmes et des filles doivent être garantis à tout prix », déclare-t-elle. « Les services doivent être maintenus, les fournitures livrées et les plus vulnérables protégées et soutenues ».

La pandémie de Covid-19 constitue la plus grande crise mondiale de santé publique depuis un siècle, avec des défis sanitaires et socio économiques redoutables. Dans le monde, l’on enregistre plus de 3 millions de personnes infectées, un million de guéris et 252 000 décès. « C’est le plus grand test  auquel nous avons été confrontés depuis la formation des Nations Unies », a noté le Secrétaire Général des Nations Unies, Antonio Guterres.

« Les gouvernements prennent des mesures sans précédent pour limiter la propagation du virus, renforcer les systèmes de santé et restreindre les déplacements de millions de personnes. La pandémie a déjà gravement perturbé l’accès à des services de santé sexuelle et génésique vitaux. Elle aggrave les inégalités existantes pour les femmes et les filles et aggrave la discrimination contre d’autres groupes marginalisés. La santé et les droits sexuels et reproductifs sont un problème de santé publique important qui requiert une attention et des investissements urgents et soutenus », a ajouté l’organisme international.

Sandra Kohet

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