Continent

L’Onu au banc des accusés sur des viols présumés en Centrafrique

Mis à jour le 22 novembre 2019
Publié le 22/11/2019 à 4:38 , , ,

Un rapport confidentiel obtenu par « Le Monde » dénonce de graves dysfonctionnements dans une enquête menée par la Minusca, mission des Nations Unies en Centrafrique, en 2016. Le rapport mettrait à nu de nombreuses insuffisances dans l’affaire portant sur 163 viols présumés commis par des Casques bleus entre 2014 et 2015.

Rebondissement dans l’affaire des violences sexuelles commises par les soldats de la paix au Burundi et au Gabon entre 2014 et 2015. Alors que le mandat de la Minusca vient d’être renouvelé, Le Monde a obtenu un document interne de l’ONU évaluant la qualité de l’enquête menée par l’organisation sur des cas de crimes sexuels commis par des casques bleus en Centrafrique, en majorité sur des mineures. C’est l’ONG CodeBlue qui a dénoncé, en 2016, les faits survenus à Dékoa, localité située à 250 km au nord de Bangui. Selon CodeBlue, les soldats de la paix auraient commis 163 crimes sexuels à Dékoa.

Le document dévoilé le 31 octobre dernier par le site The New Humanitarian met en lumière une accumulation d’erreurs et de dysfonctionnements qui interrogent sur la capacité de l’organisation à lutter contre certains crimes.

D’abord, l’absence de communication entre l’UNICEF et l’ONU : la première est dans l’attente de témoignages mais n’en n’aurait jamais avisé la seconde. Le rapport pointe également du doigt la mauvaise conduite des interrogatoires que bon nombre de femmes auraient qualifié d’« humiliants » et « intimidants ». Ensuite, il met en lumière la mauvaise conservation de nombreux échantillons d’ADN, constituant pourtant des preuves primordiales dans les affaires de viols. Laissés en pleine chaleur, ils auraient tout simplement « pourri ». Enfin, de nombreux soupçons de corruption auraient été ignorés.

Le rapport de la Minusca est sévère, et à juste titre. Sur 163 plaintes, 26 n’ont pas été retenues et ne seront sûrement jamais recevables devant un tribunal.

Manuela POKOSSY-COULIBALY

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