Bien qu’elle séduise de nombreux fumeurs et ex-fumeurs en devenir, la vapoteuse n’en finit pas de susciter la polémique entre professionnels de santé et défenseurs de la e-cigarette. Dans un dernier rapport publié cette semaine, l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) condamne ouvertement l’utilisation des substituts à la cigarette conventionnelle et affirme n’avoir « aucun doute » sur la nocivité de la vapoteuse.

Dans son rapport, l’OMS explique que la cigarette électronique a des effets nocifs sur les fumeurs actifs comme passifs, en particulier sur les adolescents et les fœtus dont le développement du cerveau pourrait être bouleversé. « Ces appareils sont particulièrement risqués (…) et font courir des risques à leurs utilisateurs et à ceux qui ne les utilisent pas » prévient l’OMS. Aussi, les experts assurent-ils que « l’utilisation chronique d’e-cigarettes pourrait augmenter le développement de maladies cardiovasculaires ». Contenant de la nicotine, substance hautement addictive, les particules fines de la vapoteuse pénètrent la circulation sanguine et ont des effets nocifs sur le cœur.

Par ailleurs, les professionnels de santé dénoncent le manque d’études sur les vapoteuses, indiquant que les effets des arômes contenus dans les liquides de vapotage sont encore méconnus. « Si la plupart sont réputés sûrs quand ils sont ingérés, leurs effets sont peu connus lorsqu’ils sont inhalés ».

Le rapport de l’OMS a de nouveau suscité la polémique chez les partisans de l’e-cigarette. En réaction, le Professeur Peter Hajek, directeur de la recherche sur la dépendance au tabac à l’université Queen Mary de Londres confie à Futura Sciences un « militantisme contre le vapotage ». Selon lui, le rapport de l’OMS serait erroné et ses auteurs « devraient assumer la responsabilité du recours à une désinformation flagrante pour empêcher les fumeurs de passer à une option bien moins risquée » a-t-il déclaré.

L’on semble encore loin de fumer le calumet de la paix !

Manuela Pokossy-Coulibaly

7info.ci