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Liberté d’expression : les journalistes et les leaders d’opinion menacés au Burkina Faso ?

Mis à jour le 3 avril 2023
Publié le 03/04/2023 à 5:29 , , , ,

La liberté d’opinion et d’expression en proie aux menaces au Burkina Faso. Dans un communiqué publié le dimanche 2 avril 2023, un collectif de victimes dont des journalistes, tire la sonnette d’alarme. Objectif, interpeller l’opinion nationale et internationale afin de protéger leurs vies, celles de leurs familles ainsi que leurs outils de travail.

 

 

Des journalistes, activistes, leaders d’opinion issus de la société civile ou des partis politiques et même parfois des citoyens lambda sont les principales cibles de ces menaces. Leur péché, avoir osé donner leurs appréciations sur les questions qui portent sur la vie de la nation. Des intimidations qui vont de diverses formes d’agressions et de violences à des menaces de mort ouvertes.

« Depuis un certain temps, nous assistons à la multiplication des atteintes à l’état de droit, aux libertés démocratiques de façon générale et singulièrement à la liberté d’opinion et d’expression, et de la liberté de la presse, qui sont pourtant garanties par notre constitution, par la déclaration universelle des droits de l’homme et par des traités que notre pays a ratifiés. Des atteintes à l’encontre de tous ceux qui s’expriment sur les sujets publics se rapportant à la gouvernance actuelle de notre chère patrie, le Burkina Faso », précise la note des journalistes, activistes et leaders d’opinion victimes burkinabés.

Des informations font également cas d’une campagne de dénigrement et de vindicte décrétée à l’encontre de certains acteurs et usagers des médias.

« Certains individus malsains véhiculent à longueur de journée sur les réseaux sociaux des calomnies et une certaine violence contre les animateurs des plateaux télé et radios. C’est dans ces circonstances que la chaîne de radio Oméga médias est devenue la cible de menaces directes et ouvertes d’incendie de ses locaux ainsi que les domiciles d’un de ses animateurs », a révélé Docteur Arouna Loure, porte-parole de ce collectif.

 

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La situation crée la psychose dans le milieu des médias au Burkina Faso. Joint au téléphone par 7info, un acteur des médias fait savoir que ces pressions frisent l’abus de pouvoir.

« J’ai lu le communiqué. Le sentiment qui s’y dégage c’est que les journalistes sont aux abois. En tant qu’observateurs de l’histoire et de l’actualité de notre pays, nous avons pour obligation de rendre compte. Et dans ce rôle, on se retrouve face à une pression sociale ou l’on nous reproche une certaine prise de position, mais sans nous expliquer ce que l’on fait de mal. L’on peut suspendre un média, convoquer un journaliste et même l’accuser, ce qui est normal. Nous ne sommes pas des super hommes. Cependant, il faudrait pouvoir dire en quoi l’information donnée est erronée. Sinon, il s’agit simplement d’abus de pouvoir », confie notre interlocuteur qui a requis l’anonymat.

Face à la gravité de la situation, le Conseil supérieur de la communication et la Commission nationale des droits humains du Burkina Faso ont récemment produit des communiqués pour tirer la sonnette d’alarme.

« (…) nous appelons à la cessation immédiate des menaces d’où qu’elles viennent et au respect total et sans conditions des libertés garanties par la Constitution du Burkina Faso », conclut le communiqué du collectif des journalistes, activistes et leaders d’opinion victimes des menaces au Burkina.

Aucune réaction officielle des autorités du Burkina Faso sur cette affaire n’a été faite à ce jour.

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