Continent

Les vérités crues de Macron aux anti-français et aux chefs d’Etat du G5 Sahel

Mis à jour le 24 décembre 2019
Publié le 24/12/2019 à 2:19 , , ,

Accueilli ce vendredi 20 décembre par son homologue Alassane Ouattara, Emmanuel Macron venait célébrer Noël avec les troupes françaises basées en Côte d’Ivoire. Le chef d’Etat français a profité de sa visite officielle pour aborder l’épineuse question du terrorisme dans le Sahel ainsi que le sentiment anti-français qui enfle dans la région. À l’issue de leur entretien, les deux chefs d’Etat ont annoncé la signature d’un accord visant à relancer la coopération face à la recrudescence de la menace djihadiste dans la région.

Après la perte de 13 militaires de l’opération anti-djihadiste « Barkhane » dans une collision accidentelle entre deux hélicoptères fin novembre au Mali, Emmanuel Macron avait crispé une partie des pays membres du G5-Sahel à la suite de ses déclarations demandant à leurs chefs d’Etat de « clarifier » leurs positions sur la présence militaire française au Sahel.

Le président français n’a pas attendu le sommet sur le Sahel reprogrammé au 13 janvier (après une attaque djihadiste au Niger), mais a porté nuance à ses précédents propos. « Je ne peux pas avoir nos armées s’exposant chaque jour pour lutter contre le terrorisme depuis 2013, pour préserver la souveraineté du Mali et des États du Sahel, et ne rien faire » a déclaré le président Français.

 « Je pense que d’un point de vue stratégique, en matière de lutte contre le terrorisme, l’opération Barkhane est une bonne initiative » a estimé M. Macron. Sur le sentiment anti-français dans la région, le président Emmanuel macron a soutenu que « Chacun a la même clarté (…) et le même engagement. Je ne peux pas demander à nos soldats de prendre des risques pour lutter contre le terrorisme et la sécurité des pays, et de l’autre côté avoir des opinions publiques de ces mêmes pays qui croient les contre-vérités auxquelles on les laisse croire ».

 « Ce que j’attends de chacun, c’est une prise de responsabilité, c’est un discours de vérité. La France, elle, n’est pas là à des fins impériales, elle n’a pas d’agenda économique, comme on l’entend parfois » a poursuivi Emmanuel Macron, soulignant que l’objectif des troupes françaises était avant tout sécuritaire et visait à préserver la stabilité et la souveraineté des États africains.

Emmanuel Macron a manifesté à son homologue Alassane Ouattara, son désir de resserrer les liens franco-ivoiriens, afin d’élaborer une stratégie pour contrer la menace terroriste qui sévit plus que jamais dans la région du Sahel (Niger, Mali, Burkina-Faso, Tchad, Mauritanie). A l’issue de leur tête-à-tête, un accord a été signé pour la poursuite du projet de l’Académie internationale contre le terrorisme. Avec la Côte d’Ivoire pour base, (en vertu de sa stabilité sécuritaire), les chefs d’Etat espèrent faire de l’Académie internationale de lutte contre le terrorisme, un centre de formation pour porter soutien aux 4500 militaires français mobilisés dans le cadre de l’opération Barkhane.

Cette année, l’Académie internationale basée à Jacqueville a déjà accueilli dans ses locaux provisoires une centaine de stagiaires, en provenance des pays du Sahel, ainsi que du Sénégal. Financée par la France, elle devrait être opérationnelle à l’été 2020.

Manuela Pokossy-Coulibaly

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