Société

Les fakes news réduisent le taux de vaccination en Côte d’Ivoire

Mis à jour le 3 juin 2020
Publié le 03/06/2020 à 11:29 , , , , ,

Dans un entretien avec Radio France Internationale, le Professeur Daniel Ekra, Directeur coordonnateur du Programme élargi de vaccination a indiqué qu’en mars, « les couvertures que nous avons eues sont nettement différentes des couvertures que nous avons eues au mois d’avril. Là on a une baisse beaucoup plus importante au mois d’avril, parce que la rumeur a commencé au début du mois d’avril. C’est pour ça que nous pensons que ces rumeurs ont eu un impact sur la vaccination et la fréquentation des centres » constate Pr Daniel Ekra.

Plusieurs vidéos circulaient sur les réseaux sociaux à cette période, incitant les populations à ne pas se faire vacciner, car il y aurait des produits importés qui pourraient tuer. Les diffuseurs de ces fausses nouvelles liaient leur appel à l’information de l’essai clinique évoqué par des chercheurs français sur une chaîne de télé française. Le 8 avril dernier, à Bangolo (ville située à l’ouest de la Côte d’Ivoire), des individus ont même empêcher un véhicule de la Nouvelle pharmacie de la santé publique (NPSP) de décharger les médicaments dont certains sont utilisés pour les vaccinations courantes des enfants. « On veut pas virus, on veut pas virus » étaient leur cri de ralliement.

<<Depuis un moment, nous avons remarqué un foisonnement d’informations sur les réseaux sociaux de ce qu’un vaccin mortel est envoyé en Afrique et particulièrement en Côte d’Ivoire pour tuer les Africains. Depuis la population vit la peur au ventre. En voyant ce véhicule à une heure pareille de la nuit, les gens se disent que c’est ce qui se raconte sur les réseaux sociaux>> avait fait savoir une source de 7info à Bangolo.

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A contrario des manifestants, Dame Bah, une habitante s’était désolée de cette manifestation. Selon elle, <<Il n’y a pas que le Coronavirus qui tue. Les médicaments qui devaient être déchargés sont destinés à la population. Chaque jour des femmes accouchent et ces enfants ont besoin de soins. Si ces soins sont indisponibles, on s’expose à quoi? C’est simplement aberrant ce que nos populations font. Il faut prendre conscience et se dire que tout ce que le gouvernement fait aujourd’hui, c’est pour le bien de la population. Il faut être responsable et poser des actes responsables.>>

Pr Daniel Ekra relève que la « couverture qui est significative, c’est la troisième dose de pentavalent. Le pentavalent est un vaccin contre le diphtérie, tétanos, coqueluche, l’hépatite virale B et l’Haemophilus influenzae. Donc la baisse de 10% dont je parle, c’est sur cette troisième dose de pentavalent . Et puis nous avons aussi le vaccin contre la rougeole qui se donne à 9 mois. Et nous avons aussi une baisse aux alentours de 12% pour ce vaccin ».

Il faut rappeler que sur 2 400 centres de santé répartis sur le territoire , le PEV  (Programme élargi de vaccination) vaccine plus de 1 million de nourrissons, et plus

de 1 million de femmes enceintes. Environ 300 000 jeunes filles de 9 ans sont aussi vaccinées contre la papillomavirus qui provoque des cancers du col de l’utérus.

Sandra Kohet

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