Société

« Les fakes news comblent le vide d’informations officielles » selon un sociologue de la santé

Mis à jour le 4 juin 2020
Publié le 04/06/2020 à 1:40 , ,

‘Le vaccin contre la COVID-19 limiterait l’espérance de vie, serait là pour tuer les noirs et où les rendre stérile  », voici l’une des fausses informations diffusées sur les réseaux sociaux qui a occasionné la réduction du taux de vaccination pendant cette crise sanitaire, à coronavirus, Covid-19.

« Les réseaux sociaux ont la facilité d’amplifier les informations et cela peut être bon ou mauvais en terme de gestion de la cohésion sociale. En effet, les Fake news, sont des informations diffusées pour combler un vide d’informations officielles sur des faits avérés », a expliqué Dr Kouakou Albert Yao, sociologue de la santé, enseignant-chercheur à l’université Lorougnon Guédé de Daloa, estimant que les fake news, qu’ils soient avérés ou pas, « ont tendance à semer le doute dans la conscience collective et d’amener les citoyens à jouer la carte de la prudence. C’est ce qui se passe concernant la vaccination. Car, pour nos populations, on n’est jamais trop prudent. Au lieu d’aller essayer et se faire inoculer un projet dont on ignore les conséquences et convaincu que la cupidité humaine peut laisser place à la morale, nous assistons à une baisse drastique du taux de fréquentation de nos services de vaccination » constate le Sociologue.

Dans un entretien avec Radio France Internationale, le Professeur Daniel Ekra, Directeur coordonnateur du Programme élargi de vaccination a indiqué qu’en mars, « les couvertures que nous avons eues sont nettement différentes des couvertures que nous avons eues au mois d’avril. Là on a une baisse beaucoup plus importante au mois d’avril, parce que la rumeur a commencé au début du mois d’avril. C’est pour ça que nous pensons que ces rumeurs ont eu un impact sur la vaccination et la fréquentation des centres » constate Pr Daniel Ekra.

Pr Daniel Ekra relève que la « couverture qui est significative, c’est la troisième dose de pentavalent. Le pentavalent est un vaccin contre la diphtérie, le tétanos, la coqueluche, l’hépatite virale B et l’Haemophilus influenzae. Donc la baisse de 10% dont je parle, c’est sur cette troisième dose de pentavalent . Et, nous avons aussi le vaccin contre la rougeole qui se donne à 9 mois. Et nous avons aussi une baisse aux alentours de 12% pour ce vaccin » a dénoncé le Directeur coordonnateur du Programme élargi de Vaccination.

Il faut rappeler que sur 2 400 centres de santé répartis sur le territoire , le PEV  (Programme élargi de vaccination) vaccine plus de 1 million de nourrissons, et plus de 1 million de femmes enceintes. Environ 300 000 jeunes filles de 9 ans sont aussi vaccinées contre la papillomavirus qui provoque des cancers du col de l’utérus.

Sandra Kohet

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