Continent International

Les Etats-Unis vont nommer un ambassadeur au Soudan après 23 ans de brouille

Mis à jour le 5 décembre 2019
Publié le 05/12/2019 à 2:55 , , , , ,

Ce mercredi 4 décembre, une rencontre historique a eu lieu entre le Premier ministre soudanais Abdallah Hamdok et le numéro trois de la diplomatie américaine David Hale. C’est dans un communiqué officiel que Mike Pompeo a annoncé la nomination prochaine d’un ambassadeur à Khartoum. Décision historique de Washington qui avait formellement classé le Soudan comme un « Etat soutenant le terrorisme » depuis le début des années 90, quand Omar el-Béchir a accueilli Oussama Ben Laden.

« Cette décision est un pas en avant important dans le renforcement des relations bilatérales américano-soudanaises » a déclaré Mike Pompeo.

Une annonce symbolique par laquelle les Etats-Unis marquent leur volonté d’accompagner le Soudan dans sa transition démocratique « au moment où un gouvernement de transition dirigé par un civil met en oeuvre de vastes réformes » a ajouté le chef de la diplomatie américaine.

Sans être rompues, les relations étaient cependant au plus bas durant les 30 années de régime d’Omar el-Béchir, renversé en avril dernier sous la pression de la rue. Le Soudan figurait formellement sur la liste noire américaine depuis 1993, lorsque le Président El-Béchir décida d’accueillir le chef djihadiste Oussama Ben Laden sur son territoire. Une décision qui avait d’ailleurs entraîné des frappes aériennes au Soudan par l’armée américaine en 1998. C’est donc la première fois, depuis 1985, qu’un chef de gouvernement soudanais est accueilli par des responsables du gouvernement américain.

David Hale, numéro trois de la diplomatie américaine, a félicité Abdallah Hamdok et « exprimé le soutien sans faille des Etats-Unis à la transition démocratique soudanaise ». Il a par ailleurs demandé l’aide de Khartoum dans le processus de paix avec son voisin, le Soudan du Sud, où le gouvernement américain a récemment haussé le ton contre les belligérants incapables de se réconcilier.

Aussi, le chef du gouvernement soudanais a-t-il plaidé auprès des Etats-Unis pour qu’ils retirent Khartoum de leur liste noire qui entrave les investissements et complique la relance économique du pays. Il a pour cela mis en avant le fait que le Conseil souverain, formé de civils et de militaires, s’efforçait d’assurer la transition vers un régime démocratique civil à travers de nouvelles réformes. Aussi, une tentative de paix de la part du gouvernement avec les différents groupes rebelles. Enfin, il a évoqué les lourdes conséquences de la décision américaine sur l’économie soudanaise. « C’est un obstacle majeur » confiait d’ailleurs en octobre dernier le ministre soudanais des Finances Ibrahim Elbadawi lors d’un déplacement à Washington.

Le gouvernement américain s’est récemment déclaré prêt à envisager de tourner cette page si des progrès suffisants étaient réalisés au Soudan, tout en soulignant que le processus prendrait un certain temps.

Manuela POKOSSY-COULIBALY

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