Société

 Les Abidjanais, sans enthousiasme préparent les fêtes de fin d’année dans une ville illuminée

Mis à jour le 25 décembre 2019
Publié le 25/12/2019 à 12:39 ,

Les grandes surfaces font leur toilettage, les vitrines sont ornées de sapin lumineux,  de boules de Noël,  du père Noël, de la neige,  des guirlandes… Les différentes communes sont bondées de monde, les marchés de Yopougon Sicogi, le grand marché de Marcory, le marché de Belleville  Treichville et celui d’Adjamé ne désemplissent pas. Les embouteillages, la crainte de tous les abidjanais. Difficile de se déplacer.

La population s’y rend pour des achats mèches, vêtements, chaussures, maroquinerie,  vives en tout cas tout ce qui pourra rendre la fête agréable. « Nous faisons nos meilleures ventes à cette période, très souvent nous ne diminuons pas les prix des articles parce que nous savons que le client ne voudra pas rentrer chez lui sans la marchandise  »  a confié un commerçant  du marché de Belleville tout heureux.

« Je suis venue de Bouaflé pour acheter les jouets de mes enfants, je trouve que le prix est un peu excessif mais je n’ai pas le choix, il faut que mes enfants aient leurs jouets comme les autres enfants  » a fait savoir Dame Traoré à 7info.

À Adjamé, dans le magasin « chic shop » il y a un monde fou à l’intérieur. Difficile d’arriver à la caisse, une longue file d’attente.  » Depuis 8h, je suis dans ce magasin mais il est difficile de circuler librement dans les rayons et on se croirait dans la rue, j’ai été surprise de voir des filles vendre de l’eau dans l’enceinte du magasin, et je suis dans le rang mais rien n’avance  » indique Annick Séry.

Les femmes se rendent de plus belles et ne laissent aucun détail leur échapper.  Anna, propriétaire d’un salon de manucure et pédicure fait savoir que sa clientèle augmente à l’approche des fêtes.  » Les autres mois, je ne travaillais pas les dimanches mais comme nous sommes à l’approche des fêtes je suis obligée de travailler les dimanches pour satisfaire ma clientèle. » Une longue file d’attente dans son magasin venue prendre soin des mains et pieds.

Les établissements de loisirs eux aussi ne sont pas en reste. Hôtels, maquis, bars et caves sont à l’heure du « relooking »  pour offrir un confort aux clients. Désiré, tenancier  de « la plage », maquis situé à Yopougon soutient  que  » nous avons commandé assez de boissons, c’est une commande spéciale parce que nous sommes dans une période spéciale,  il y a plus de boissons alcoolisées que de sucrerie parce que les boissons alcoolisées sont beaucoup consommées ».  En plus de la boisson, Il faut vérifier les décibels pour avoir un meilleur son afin de faire danser les clients.

Toujours dans le but d’offrir un confort aux clients,  les hôtels de passe ne sont pas restés en marge.  » Mon patron a renouvelé les draps et serviettes, et a même peint les chambres, refait la maintenance des climatiseurs ; je pense que nous sommes prêts à recevoir. Déjà nous enregistrons des réservations. Certainement, il n’y aura plus de place le jour J et c’est comme cela que nous fonctionnons en période de fête » a indiqué Léa, gérante d’un hôtel de la place.

Dans cette période festive, les chauffeurs de taxis compteurs et taxis communaux payent les frais des nombreux embouteillages.  » Madame, je ne peux pas faire de longues distances au risque de tomber dans un embouteillage qui me prendra le temps. Il y a trop d’embouteillage en ville, c’est difficile pour nous, et les passagers souhaitent faire des arrangements alors que cela ne nous arrange pas du tout » se plaint Amara, chauffeur de taxi compteur.

Le gérant du maquis DC 10 à la Riviera M’pouto, Koffi, soutient que « Cette année, je ne sens pas de l’engouement comme les autres années. Je me dis que chacun a ses raisons, il y en a qui n’ont pas encore reçu l’argent de fête, et pour d’autres, c’est autre chose. En tout cas, le début est un peu triste par rapport à l’année dernière. Cette année je pense qu’il n’y aura pas d’engouement, mais on attend de voir » espère-t-il.

Mme Kouamé, propriétaire de salon de coiffure pour hommes et dames dans le même quartier renchérit, assurant que « Cette année, c’est très timide parce que contrairement aux autres, je n’ai pas eu besoin d’augmenter le nombre de personnel pour effectuer le travail. Les autres années à cette même période, je renforçais l’effectif à cause du nombre de clients.  Cette année on ne sait pas, on se demande quelle est la cause. Mais vous-même vous voyez les rues, elles sont désertes. Les fêtes, il y en a deux, la fête de Noël et du premier janvier. Ce qu’on a constaté, c’est que l’engouement du 25 décembre est égal à celui du premier janvier. Donc cette année la fête sera timide » assure-t-elle.

Dans un salon de coiffure, des travailleuses font savoir que « Cette année ça ne va pas, les gens ne viennent pas, c’est difficile. Et les clientes ne se tressent plus maintenant parce qu’elles préfèrent les perruques. C’est moins cher et dure des mois. Donc les mèches ne se vendent plus actuellement » confient-elles.

Odilon, un jeune assis dans un maquis, accosté par 7info, soutient que « Cette année, il n’y a pas d’argent, mais, on est obligé de sortir pour s’amuser, préparer quelque chose à la maison, se divertir un peu parce que c’est la fête. Aujourd’hui, il n’y a pas de programme particulier, on va juste se retrouver entre amis c’est tout » fait-il savoir.

En cette fin d’année, qui a commencé avec la fête de la Nativité, il y a aussi les spectacles artistiques à Abidjan. Les concerts se succèdent pour le grand bonheur des fans. Vendredi dernier, Deborbo donnait rendez-vous à ses fans au palais de la culture.  Ce dimanche 22 décembre, Dj Mix et ses fans ont rempli la salle Anoumambo du palais de la culture et la communion était parfaite avec le public.  Les spectacles se poursuivent à Abidjan avec Fally Ipupa, Zaïko Langa Langa, Tiken Jah et bien d’autres dans des espaces moins grands, hormis les grands hôtels.

L’année 2019 tire à sa fin, au rythme des réalités financières des uns et des autres.

Réalisé par Michèle Koffi, correspondante et Mohamed CAMARA, stagiaire

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