Politique

Le maire de Borotou prévient et alerte contre un « embrasement » le 5 juin prochain

Mis à jour le 1 juin 2019
Publié le 31/05/2019 à 6:48 , ,

Des partisans de l’ex-maire de la commune de Borotou, Dosso Mamadou sont mis à l’index dans la préparation de possibles violences le 5 juin prochain.

Diomandé Adama, maire de la commune de Borotou, attire l’attention du gouvernement, des autorités administratives et judiciaires, sécuritaires sur une flambée de violence éventuelle dans sa commune le 5 juin prochain. Il estime dans son courrier que « Les violences communautaires sur fond politique deviennent fréquentes dans notre pays et en général tout le monde est mis devant le fait accompli et on intervient en médecin après la mort. »

Le maire de Borotou a adressé un courrier à toutes les autorités face au péril que feraient courir les partisans de l’ex-maire, Dosso Mamadou, sur la paix et la cohésion sociale en raison du jugement prochain de certains, appréhendés et en attente de jugement devant la section du tribunal de Touba (Ouest, région du Bafing, 707 Km d’Abidjan).

Le fondement de sa crainte, «l’embrasement de Borotou le 05 juin 2019 prochain préparé et projeté par des jeunes et femmes sympathisants de l’ex-maire Dosso Mamadou qui comparaîtront à nouveau devant la section de Tribunal de Touba suite à l’attaque de ma résidence la nuit du vendredi 15 mars 2019 dernier faisant des blessés et dégâts matériels dont mon véhicule personnel » fait-il savoir.

Le maire attire l’attention sur la menace que font planer des sympathisants de l’ex-maire sur sa personne et ses biens. « En effet ceux- ci menacent de s’attaquer à nouveau à ma résidence, à mes sympathisants et leurs biens le 05 juin prochain si une quelconque condamnation était prononcée à leur encontre par le juge » annonce-t-il.

 « Un drame guette donc Borotou depuis quelques années et en ma qualité de Maire de Borotou, je viens par le présent informer et solliciter toute action qui contribuerait à prévenir et éviter la survenance d’un conflit communautaire dans ma commune » alerte Diomandé Adama.

Il attire l’attention « du Président de la République Alassane Ouattara, du Ministre de l’Intérieur et de la Sécurité,  Sidiki Diakité qui en personne a su et pu gérer en 2010  une violence politique déclenchée à Borotou alors qu’il était Préfet de Région à Touba. C’est cette même situation qui prévaut aujourd’hui » soutient le maire.

Le « Médiateur de la République Adama Toungara, les Autorités administratives du Bafing, les Responsables politiques et du RHDP du Bafing » sont tous interpellés face à cette possible violence destructrice à Borotou.

 Il explique au fondement de cette situation que « le 13 octobre 2018, j’ai démocratiquement gagné les élections municipales à Borotou après une campagne électorale au cours de laquelle un de mes sympathisants a été battu et blessé et un conseiller agressé à moto qui s’en est sorti avec des blessures et trois côtes cassées. J’ai décidé de ne rien poursuivre au nom de la cohésion sociale » soutient le maire Diomandé Adama.

« Ce résultat clair n’a pas fait l’objet de réclamation légale mais les jours et semaines qui ont suivi les rues de Borotou, la résidence du Sous-préfet et la Sous-préfecture ont été le théâtre de manifestation, de provocation et de violences verbales de la part des sympathisants du Maire sortant » rappelle le maire de Borotou.

« Le Préfet de Koro a fixé au 18 décembre 2018 mon investiture conformément à la période indiquée par le gouvernement. Mais les sympathisants du Maire sortant se sont mobilisés pour occuper de jour et de nuit les locaux de la Mairie du 17 au 21 décembre 2018 empêchant ainsi la mise en place du Conseil municipal. Cette mise en place n’a pu avoir lieu que le vendredi 22 décembre 2018 et la passation de charges s’est tenue à la préfecture de Koro après de violents affrontements  avec les gendarmes venus de Touba, d’odienné, de Séguéla et un renfort de l’armée ainsi que les négociations menées par le préfet de Koro et le Substitut résident près la section de Tribunal de Touba » rappelle-t-il.

Il soutient que « La période post-investiture a été faite d’intimidations, de violences physiques et verbales et de menaces contre la tenue du 1er Conseil municipal. »

« Cette atmosphère étant devenue relativement calme, j’ai fixé et tenu le premier Conseil municipal le 15 mars 2019 et il s’est passé sans souci. Mais la nuit aux environs de 22 heures, après avoir délibérément coupé l’électricité dans la ville, les sympathisants du maire sortant ont attaqué ma résidence à coups de pierres et de gourdins tandis que des enfants, jeunes et femmes dansaient dans ma cour. Il y a eu des blessés, des dégâts matériels y compris mon véhicule personnel » dénonce Diomandé Adama dans son courrier.

La justice n’a pas toléré cette chienlit et mis le grappin sur des meneurs. « C’est cette affaire qui sera jugée le 05 juin 2019 à Touba, date à laquelle il est promis le sang et le feu à Borotou alors que mes sympathisants, jusqu’alors ont été contenus par moi. Le Corps préfectoral n’entend plus se laisser agresser sans réaction » croit savoir le maire.

Diomandé Adama fait savoir qu’ « Espérant mettre fin à la violence et permettre le fonctionnement de la Mairie, le Préfet d’alors du Département de Koro Monsieur Tola, avec le Préfet de région en cette période, Sidiki Diakité et le Sous-préfet, Trobia Meusset Blaise ont organisé une élection interne aux Conseillers Municipaux en 2011. Je suis sorti largement vainqueur de cette élection et cela a encore  déclenché une violence inouïe au cours de laquelle l’appatam du chef du village a été incendié par les perdants au motif que ce chef m’a soutenu. Cette violence a pu être contenue grâce à l’intervention rapide des ex-FAFN et du Préfet de région de Touba Sidiki Diakité, actuel Ministre de l’intérieur et de la décentralisation. »

« C’est à cette occasion que, accompagné de Monsieur Koné Sourou, alors Maire de Kolia, j’ai été reçu par le Président Alassane Ouattara alors Président du RDR. Ce dernier s’est engagé à débattre du problème avec feu Colonel Dosso Adama, fils de Borotou » soutient l’actuel maire.

« Mais l’atmosphère est restée tendue jusqu’aux élections de 2013 que j’ai perdues au profit de Dosso  Mamadou » reconnaît-il, faisant savoir que, « Ainsi ayant atteint leur objectif le calme a régné  à Borotou de 2013 aux élections municipales du 13 octobres 2018. »

« Mais, voilà que je gagne cette élection contre Dosso Mamadou et la violence reprend de plus belle » se désole-t-il avant de faire appel aux autorités  afin qu’ils « s’impliquent dans l’avènement définitive de la paix et la cohésion sociale à Borotou. »

Diomandé Adama lance un appel pour la mise à disposition de sa commune de  « toute aide matérielle et financière pour aider à trouver des activités lucratives pour ces braves jeunes et femmes de Borotou. » Car, soutient-il, « mon objectif est que  ma commune soit au rendez-vous de l’émergence 2020. »

Adam’s Régis SOUAGA

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