Politique

Le camp Affi salue le choix de la Côte d’Ivoire par Simone Ehivet et non Gbagbo 

Mis à jour le 4 décembre 2019
Publié le 03/12/2019 à 10:03 , , , ,

« Celui qui dit qu’il veut faire de Gbagbo Laurent l’unique objet de nos revendications, dites lui et répondez-lui, arrière de moi Satan », recommande Simone Ehivet.

Les propos de l’ex-première Dame de Côte d’Ivoire, Simone Ehivet Gbagbo invitant ses militants à faire la différence entre la vision du Front populaire ivoirien (FPI), et son époux, Laurent Gbagbo qui est le porteur de cette vision ; fait réagir le camp Affi N’Guessan.

« (…) notre vision ce n’est pas Gbagbo Laurent. Notre vision, c’est la Côte d’Ivoire nouvelle. Et le jour Dieu va lui-même va décider que notre Gbagbo Laurent n’est plus là, est-ce que notre vision va mourir ? » a interrogé Simone Ehivet devant un auditoire acquis à sa cause.

Comme dans un culte oeucuménique, Simone Ehivet a livré son message de mobilisation pour la Côte d’Ivoire et non un individu, fut-il Laurent Gbagbo.

 Cette déclaration faite par Simone Ehivet Gbagbo le samedi 30 novembre au congrès des femmes de la branche du FPI dont elle est l’un des responsables, fait polémique. Si devant les femmes de cette formation politique, elle a eu un écho favorable, des sympathisants par contre ont été très critiques.

Dans le camp adverse en interne, le camp Affi N’Guessan avec qui la dispute pour le contrôle de ce parti continue de battre son plein, l’appréciation des propos de l’ex-première dame est tout autre.

« Nous félicitons l’ex-première dame pour la justesse et le réalisme de ses propos. Le président Affi a toujours affirmé que la Côte d’Ivoire devait être au dessus de tout intérêt partisan. Cela lui a valu des attaques de toutes parts de la part des cadres de la dissidence du FPI. Si aujourd’hui Simone Gbagbo lui emboîte le pas, cela signifie qu’il avait depuis le début raison et tort d’avoir eu raison trop tôt », commente pour 7info.ci, Jean Bonin, le Secrétaire général adjoint du FPI Affi, chargé de la Communication.

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Selon Simone Gbagbo, dans l’évolution du FPI, de manière concertée, les cadres ont porté leur choix sur la personne de son époux, Laurent Gbagbo pour « porter la vision » de ce parti. Laquelle tâche, dit-elle l’ancien chef de l’Etat ivoirien, est assumée « avec puissance, avec compétence, avec intégrité, avec courage et avec force ».

Mais, à en croire la vice-présidente du FPI Gor, des précisions s’imposent. « Aujourd’hui dans le combat que nous menons, et je suis sûre que vous allez approfondir cela, nous devons le mettre (Laurent Gbagbo)au centre de toutes nos revendications. Je ne dis pas qu’il doit être l’unique objet de nos revendications. Ce n’est pas ce que je dis, il faut qu’on se comprenne bien », recadre-t-elle.

En conséquence, elle recommande une attitude claire à ses militants. « Celui qui dit qu’il veut faire de Gbagbo Laurent l’unique objet de nos revendications, dites lui et répondez-lui, arrière de moi Satan! Répondez-lui clairement, arrière de moi Satan! Mais notre vision ce n’est pas Gbagbo Laurent. Note vision, c’est la Côte d’Ivoire nouvelle », insiste Simone Gbagbo.

Le Front populaire ivoirien, depuis son éviction du pouvoir d’Etat, est en proie à une division profonde. Deux camps rivaux se disputent le contrôle de cette formation. Ce sont d’un côté, celui dirigé par l’ancien premier ministre Affi N’Guessan qui en est le président statutaire, et le celui appelé Gbagbo ou rien (GOR). Le second accuse le premier d’accointance avec le pouvoir en place quand le second estime qu’il ne faut pas subordonner la survie de ce parti à son fondateur Laurent Gbagbo qui est encore dans les liens de la Cour pénale internationale (CPI).

« Hier, le Président Affi était combattu sur la question du dialogue politique avec le pouvoir, la réconciliation nationale, la participation aux élections. Ce sont ceux, qui hier  le combattaient sur ces thématiques qui en font aujourd’hui leur fonds de commerce politique. C’est dommage. Que de temps perdu », se désole Jean Bonin.

Pour le collaborateur d’Affi N’Guessan, au regard des propos de l’ex-première dame, le temps de faire front commun « pour être plus fort face au pouvoir RHDP en 2020 », s’impose.

Richard Yasseu

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