Politique

L’audit financier qui a peut-être déclenché le coup contre Mangoua Jacques

Mis à jour le 11 novembre 2019
Publié le 11/11/2019 à 4:24 , , , , ,

Quand l’information de l’interpellation de Jacques Mangoua est révélée le Samedi 21 septembre dernier, c’est une onde de choc qui envahit la région de Gbêkê et la Côte d’Ivoire, car l’ancien cadre de la CIDT est Vice-président du PDCI-RDA. Il a été découvert à la résidence de Mangoua Jacques, dans son village de N’Guessankro, dans le département de Béoumi, 991 munitions de guerre de 7,62 mm; 49 munitions de fusils de type calibre 12 et 40 nouvelles machettes.

Pour la justice qui lui applique un texte pénal de 1998 portant sur le port et la détention d’armes à feu et de munitions, il revient à Jacques Mangoua de faire la preuve qu’il n’est pas le propriétaire de ce matériel. Exercice difficile !

A l’issue du procès du 3 octobre dernier, il est condamné à 5 ans de prison ferme. De la prison civile de Bouaké, il est transféré à Abidjan, à la MACA.

7info.ci a rebattu les cartes et refait le chemin pour tenter de mettre à plat, les éléments qui ont conduit le président du conseil régional de Gbêkê derrière les barreaux.

Lorsqu’il est élu à l’issue des dernières élections locales, régionales, Jacques Mangoua, Vice-président du PDCI-RDA, fait un audit opérationnel du fonctionnement du conseil régional de Gbêkê, jusque-là, présidé par Jean Kouassi Abonouan.

Jacques Mangoua a été préféré par Bédié par rapport à Jean Kouassi Abonouan et Jean Claude Kouassi, tous cadres du PDCI-RDA mais avec des trajectoires différentes durant la période de crise militaro-politique. On a vu Jean Kouassi Abonouan surfé avec le FPI de Laurent Gbagbo, organisé des accueils de Simone Gbagbo chez lui à Diabo, au groupe scolaire Diabo 1 et 2.

Directeur Général de l’ANAC, sous l’impulsion d’Henri Konan Bédié, il est abonné absent, apprend-on aux côtés de son mentor lorsque celui-ci connaît l’exil parisien.

Le Colonel des Marines Jean Claude Kouassi est lui président du conseil général de Bouaké. Le bilan est bien maigre sur l’ensemble du département.

Par contre, on sait que Jacques Mangoua était aux prises avec la justice dans l’affaire dite du café-cacao pour laquelle il était en bagne depuis sous le pouvoir de Laurent Gbagbo. Il est l’homme de cœur d’Henri Konan Bédié. Aussi, n’hésite-t-il pas à opter pour ce cheval kôdeh pour la victoire du PDCI dans la région de Gbêkê. Face à lui, les deux Jean qui ne digèrent pas le désaveu que leur fait subir le président du parti à l’éléphant.

Après la victoire électorale, Mangoua doit se mettre au travail et dégraisser l’effectif du conseil régional de Gbêkê. Acte 1.

Il demande alors un audit financier de la gestion de cette administration décentralisée, idée de savoir dans quoi il va mettre ses pieds. Acte 2. Dans la foulée, il reçoit un message de menace le 7 septembre très explicite. Il lui est fait savoir qu’il reste devoir de l’argent aux travailleurs et qu’en cas de refus de paiement, il verrait ce qui lui arriverait. Et ce qui devait arriver arriva !

Le samedi 21 septembre, une bonne quantité de munitions et d’armes est découverte chez Jacques Mangoua, qui depuis lors, n’a plus retrouvé ses bureaux, au Plateau, dans l’immeuble du siège de la Banque Atlantique.

Des manifestations de rue ont répondu à l’interpellation du président du conseil régional de Gbêkê. Un jeune homme de Djébonoua a trouvé la mort au cours de ces manifestations de rue.

La chefferie traditionnelle de la région avec à sa tête Nanan N’Goran Koffi, chef de canton de Bouaké, qui achevait une tournée de sensibilisation après les affrontements intercommunautaires de Béoumi, en mai dernier, est monté au créneau.

Pour l’heure, le plaidoyer n’a pas encore produit d’effet, Jacques Mangoua est toujours à la maison d’arrêt et de correction d’Abidjan, à Yopougon.

Adam’s Régis SOUAGA

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