Continent

La milliardaire Isabel Dos Santos accusée d’avoir « siphonné » les caisses de l’Angola

Mis à jour le 22 janvier 2020
Publié le 22/01/2020 à 3:56 , , , , ,

« La princesse de Luanda » est connue pour être la femme la plus riche d’Afrique. Selon le magazine Forbes, l’ensemble de ses activités dépasseraient les 3 milliards de dollars. Isabel dos Santos est aujourd’hui accusée d’avoir bâti sa fortune sur les caisses de l’Etat angolais durant les 38 ans de règne de son père, l’ancien président José Eduardo dos Santos.

Un nouveau scandale est venu éclabousser la milliardaire angolaise. 700 000 documents contenant des informations sur son empire commercial ont fuité. A l’origine des « Luanda Leaks », des anonymes de sa société de gestion financière basée au Portugal. Suite au scandale, 36 médias internationaux membres du Consortium international des journalistes d’investigation (ICIJ), (dont le New York Times, RFI, Le Guardian du Portugal et Le Monde), ont mobilisé 120 journalistes dans une vingtaine de pays pour exploiter les documents. Ce dimanche, une enquête de l’ICIJ a révélé comment la princesse de Luanda aurait « siphonné » les caisses de l’Etat angolais pour bâtir son empire.

L’enquête apprend qu’Isabel dos Santos et son mari Sindika Dokolo, collectionneur danois d’origine congolaise, auraient acquis de précieux biens de l’Etat angolais grâce à des transactions suspectes. La princesse de Luanda aurait fait fortune en spéculant sur des titres fonciers, le pétrole, les télécommunications, l’énergie et les diamants lorsque son père était président de l’Angola. Par ailleurs, son époux Sindika Dokolo est lui aussi accusé de montages financiers. Si ce dernier a reçu le soutien de quelques partenaires, Isabel dos Santos a quant à elle été lâchée par la banque portugaise Eurobic, chez qui elle détenait une participation de 42,5% selon l’agence de presse Reuters.

Déjà dans le viseur de la justice portugaise pour blanchiment d’argent public et sous la coupe de la justice angolaise pour corruption et détournement de fonds publics, les comptes bancaires et actifs d’Isabel dos Santos avaient été gelés en décembre dernier. Ce dimanche 19 janvier, la princesse de Luanda s’est emparée des réseaux sociaux pour riposter. « Ma fortune est née avec mon caractère, mon intelligence, ma capacité de travail, ma persévérance ». Elle a ensuite, dans une longue série de tweets, dénoncé une « chasse aux sorcières » orchestrée par les autorités angolaises à des fins politiques. Comme elle, son frère José Filomeno dos Santos a été jugé pour détournement de fonds après six mois de détention préventive.

Isabel Dos Santos voit ainsi son avenir politique, pour elle qui envisageait de se présenter à l’élection présidentielle, en pointillé.

Manuela Pokossy-Coulibaly

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