Politique

KKB exclu, quelles conséquences pour le PDCI-RDA de Bédié ?

Mis à jour le 5 octobre 2020
Publié le 05/10/2020 à 2:18 , , ,

Alors que les Ivoiriens doivent se rendre aux urnes le 31 octobre, le candidat Kouadio Konan Bertin a écopé d’une exclusion temporaire du PDCI-RDA, le vendredi 2 octobre 2020. Malgré cette sanction, KKB maintient sa candidature à la présidentielle ivoirienne. Une décision qui pourrait avoir des conséquences politiques pour le parti fondé par Félix Houphouët-Boignet et aujourd’hui dirigé par Henri Konan Bédié.

« Le Conseil de discipline juge que le comportement de Kouadio Konan Bertin porte gravement atteinte à l’unité du parti et à ses intérêts. En conséquence, le Conseil de discipline de l’ordre du Berlier décide l’exclusion temporaire de Kouadio Konan Bertin », a déclaré Dadié Sangaré Lynda, secrétaire général dudit conseil de discipline, après avoir auditionné l’ancien président de la jeunesse du parti. Une sanction qui fait suite à l’entêtement de KKB à vouloir se présenter à la présidentielle du 31 octobre 2020 contre la volonté de la direction du PDCI-RDA.

Lors de la présidentielle en 2015, sans le soutien du PDCI et toujours en candidat indépendant, Kouadio Konan Bertin avait obtenu 121 386 voix soit 3,88% au scrutin présidentiel 2015. Il était arrivé en 3e position derrière Affi N’Guessan et Alassane Ouattara.

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Cette exclusion n’est pas une bonne chose ni pour le PDCI ni pour KKB lui-même. Mais, selon le politologue Prao Yao Séraphin, le véritable perdant dans cette affaire reste KKB.

« C’est une grande perte pour KKB. C’est le PDCI-RDA qui l’a révélé à la Côte d’Ivoire. Tout ce qu’il a, il est redevable au parti. Son image est aujourd’hui ternie. Il apparait aux yeux des acteurs de la classe politique comme quelqu’un qui n’a pas de conviction. Il est vu comme un homme versatile, un politicien avide d’argent », a-t-il indiqué.

Pour lui il est impossible pour le transfuge du PDCI-RDA de bénéficier à nouveau des 121 386 voix de 2015.

« Les 121 386 voix qu’il a obtenues sont celles de gens qui ne voulaient plus de Ouattara. Aujourd’hui le contexte a changé, la majorité des Ivoiriens ne veulent plus de Ouattara. KKB est perçu désormais comme un allié de ce dernier. La preuve, ceux qui étaient présents à son investiture sont pour la plupart des militants du Rassemblement des houphouëtistes pour la démocratie et la paix (RHDP) convoyés pour faire le plein du palais de la culture », a-t-il accusé.

D’après Kouassi Konan Paul, consultant sociologie politique, l’ex-président des jeunes du PDCI-RDA peut compter sur les voix de certains militants qui lui sont restés fidèles. Car ce dernier n’a rien perdu de son aura auprès d’une frange importante de sa famille politique.

« Qu’on le veuille ou non, KKB a su imprimer son nom sur la liste restreinte de la nouvelle génération de politiciens ivoiriens. Il a de nombreux admirateurs issus certes du PDCI-RDA, mais aussi de la société civile. C’est d’ailleurs sur eux qu’il fonde son espoir. Il a consolidé ses acquis politiques. Il ne va pas à cette élection en victime résignée. Une chose est sûre, son départ du PDCI-RDA brisera le rêve de Henri Konan Bédié de se faire élire à la présidentielle du 31 octobre 2020 », a-révélé.

Le PDCI-RDA en proie à une division part aux élections en rangs dispersés, son candidat désigné, Henri Konan Bédié milite pour le report du scrutin tandis que KKB après son investiture se prépare à entamer sa campagne électorale dans les jours à venir. De quoi réduire les chances du vieux à revenir aux affaires.

Arnaud Houssou
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