Politique

Kando Soumahoro (GPS) : l’arrestation d’Abdoulaye Fofana est un « règlement de comptes »

Mis à jour le 19 mai 2022
Publié le 19/05/2022 à 10:45 , , ,

Arrestation de l’aide de camp de Guillaume Soro, démissions en cascade au sein de Générations et Peuples Solidaires (GPS)… autant de sujets qui font réagir Kando Soumahoro, le vice-président du mouvement politique proche de l’ex-président de l’Assemblée nationale. Il s’est prêté aux questions de 7info.

 

 

Monsieur Kando Soumahoro, sur décision de justice, le GPS a été dissous, mais vous continuez de vous réclamer vice-président de ce mouvement politique. N’est-ce pas une défiance à l’autorité judiciaire ?

Générations et Peuples Solidaires (GPS) a été dissous par une décision de justice. Mais j’ai toujours dit que ce n’est pas la justice qui doit dissoudre les associations. Car elles sont régies par des textes. Si vous allez au ministère de l’Intérieur, vous verrez que ces textes sont très clairs. Une association est composée d’un groupement de personnes. Donc sachez que ce n’est pas à cause d’une personne qu’on peut dissoudre une association. La justice qui a pris cette décision doit savoir que les temps ont changé. Nos enfants qui étudient le droit qu’est-ce qu’ils apprennent finalement. Si le président Guillaume Soro est en faute, ce n’est pas une raison pour dissoudre le GPS. Car ce mouvement est composé de personnes venues de divers horizons. Donc je conclus que le GPS n’est pas dissous.

Pour vous donc cette décision de justice qui dissout le GPS est de nul effet ?

Je conteste avec la dernière énergie la dissolution du GPS. Même si je fais un face-à-face avec le procureur de la République, il n’aura pas d’arguments pour justifier sa décision inique.

On assiste depuis un certain temps à de nombreuses démissions dans l’entourage Guillaume Soro votre mentor. Qu’est-ce qui explique cela ?

Ce ne sont pas des démissions en tant que telles. Parce que si on veut remonter dans l’histoire, tous ceux qui partent sont ceux qui ont encouragé Guillaume Soro a adopté sa position actuelle. Et comme pour ces personnes, le président Alassane Ouattara malgré tout, a pu se maintenir au pouvoir, elles ont choisi le camp dans lequel elles auront encore des petites récompenses.

Donc vous insinuez que ces personnes n’ont pas démissionné du GPS ?

Je vous révèle qu’elles ne sont pas parties. Ces gens sont allés chercher à manger. Quand le président Soro va rentrer, ils reviendront. Et je serai l’un de ceux qui feront qu’ils reviennent à la maison (GPS).

Contrairement à ce que vous affirmez, Sidikh Sylla, l’ex-porte-parole de la jeunesse du GPS, dit qu’il a démissionné parce que le GSP s’est éloigné de certaines valeurs politiques telles que le dialogue, et le pardon…

Quand il est arrivé au GPS, je venais de sortir de prison et c’est mon fils qui fait aussi partie des communicateurs qui m’a appelé pour dire que Sidikh Sylla voulait me voir. Il m’a dit qu’il était responsable des jeunes. J’ai demandé à tous les jeunes s’ils le connaissaient. Figurez-vous qu’aucun jeune ne m’a confirmé que la jeunesse du GPS avait un responsable. Aujourd’hui quand il dit que le GPS est éloigné de certaines valeurs politiques, c’est son avis. Mais là où il a posé ses valises, est-ce qu’il y a la démocratie là-bas. Tu ne peux pas quitter le camp de celui qui lutte pour la démocratie et aller avec celui qui a violé la Constitution et te plaindre. Il cherche des arguments parce qu’il ne croit pas que le président Soro puisse regagner rapidement la Côte d’Ivoire. S’il est allé chercher à manger pour s’occuper de sa famille, qu’il mange et qu’il se taise. Il n’a jamais été responsable des jeunes parce que la jeunesse du GPS n’a jamais été organisée.

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Le garde du corps de Guillaume Soro, le commandant Abdoulaye Fofana a été mis aux arrêts. Avez-vous de ses nouvelles ?

Le premier jour de son arrestation, je me suis rendu à la brigade de recherche. Malheureusement, je n’ai pas pu avoir accès à ce frère. Mais de toutes les informations que j’apprends, on dit qu’il voulait faire un coup d’État. Il voulait assassiner le président. Ce sont des accusations assez graves. Je suis un militaire de carrière reconverti en homme politique. Tout ce qui concerne l’armée, on n’en parle pas comme ça. Abdoulaye Fofana, s’il a voulu faire un coup d’État, c’est qu’il doit avoir des complices au sein de l’armée parce que sans complice dans l’armée, il ne peut pas faire de coup d’État. Si on arrête ses complices, je saurai que ce qui se dit est vrai. Tant que je ne vois pas de complices arrêtés au sein de l’armée régulière, pour moi, il s’agirait de règlement de comptes.

Que compte faire GPS dont il est proche de par son président pour sa libération ?

Aujourd’hui que peut faire le GSP ? Le GSP ne fait que rappeler qu’il n’y a pas de justice. Nous ne faisons que réclamer l’État de droit pour vaquer librement à nos activités. Aujourd’hui, je vous le dis, le pays va mal. Même quand on demande une salle pour des manifestations, cela nous est interdit. Le président Ouattara, nous avons tout fait pour qu’il vienne au pouvoir parce que nous avons cru qu’il pouvait apporter plus de démocratie en Côte d’Ivoire. Mais hélas. Je suis complètement désillusionné. J’ai été arrêté de manière arbitraire. J’ai passé dix mois en prison. J’ai été libéré sans qu’on ne puisse me dire pourquoi j’ai été emprisonné.

Êtes-vous en contact avec votre mentor Guillaume Soro ?

Je ne suis pas en contact avec Guillaume Soro, mais je sais qu’il se porte bien.

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Mais comment le savez-vous ?

Chez nous, on dit s’il n’y a pas de nouvelles, c’est qu’il se porte bien. Le président Soro se porte bien là où ils l’ont obligé à être aujourd’hui. Je profite pour inviter les Ivoiriens à regarder dans le rétroviseur. Toutes ces personnes, qui étaient avec Guillaume Soro qui servent aujourd’hui le président Ouattara au plus haut niveau, doivent savoir que cette lutte a été menée par un groupe. Les pro-IB sont rentrés. Le peuple ivoirien doit se lever comme un seul homme pour demander au président Ouattara d’arrêter ce qu’il a entrepris pour que la Côte d’Ivoire soit décriée à travers le monde comme un Etat anti-démocratique.

Entretien réalisé par Arnaud Houssou

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