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Hommage à Zadi Zaourou,  Riz couché et banquet bété au menu à  Yacolidabouo (Soubré)

Mis à jour le 25 mars 2019
Publié le 21/02/2018 à 12:02 ,
Le public du Centre national de Recherche en Tradition Orale (CNGRTO) a eu droit à un avant-goût de la seconde édition du festival « Didiga » ce 20 février à Abidjan. Les réjouissances sont prévues à Yacoulidabouo, village situé à Soubré (Centre-Ouest ivoirien) les 23, 24 et 25 mars 2018.
 
Depuis le gradin du Centre national de Recherche en Tradition Orale (CNGRTO), les spectateurs se délectent. Nous sommes ce 20 février 2018 à Abidjan-Cocody. Sur la scène,  paroliers, chansonnières et danseurs se succèdent, domptant le micro au son du tambour.
 
Sont récités des extraits de « la guerre des femmes ». Il s’agit d’une pièce de théâtre écrite en 1985 par le professeur Zadi Zaourou, lequel décède en 2012. L’œuvre théâtrale décrit le mythe de mahié en pays bété, peuple de l’Ouest ivoirien.
 
Le féministe Zadi Zaourou y met en exergue le pouvoir de la femme dénié par l’homme. Cette œuvre est soutenue par l’esthétique du Didiga ou l’art de l’impensable dont Zadi en est le théoricien. Sur le plan artistique, le didiga désigne le récit des exploits du chasseur Djergbeugbeu.
 
Lui-même disciple de la belge Lylyan Kesteloot, pionnière de la recherche en littérature africaine d’expression française, Zadi Zaourou est le premier homme de lettre ivoirien à théoriser en littérature.
 
Le spectacle du 20 février se veut un avant-goût de l’hommage à rendre au maître des maîtres les 23, 24 et 25 mars 2018 dans son village, à l’occasion du 6ème anniversaire de son décès.
 
Le professeur Séry Bailly,  Vice-président de l’Académie des sciences, des arts, des cultures d’Afrique et des diasporas africaines (ASCAD),  assure la direction scientifique du festival.
 
Le professeur Zigui Koléa, titulaire de chaire en littérature orale, est chargé de la traduction des contes afin de partager au public la profondeur des images.
 
« Les grands hommes ont construit des maisons, des voitures, Zadi Zaourou a construit l’homme intellectuellement. Il nous a tous construits », témoigne l’actrice ivoirienne Clémentine Papouet, membre de la compagnie Didiga.
 
Eugène Zadi, Directeur général délégué de la Compagnie Ivoirienne d’Electricité (CIE), frère du défunt professeur se remémore : « Il n’avait sans cesse de poser un regard critique sur la société. La date choisie pour cet hommage est un symbole.»
 
Pour honorer la mémoire de l’illustre disparu,  sont prévus, des spectacles de voix, des espaces de jeux, des mets du terroir. « Un banquet bété et même le fameux riz couché »,conclut Eugène Zadi, tout sourire.
 
Pour cette édition du festival, la maison Gaou Production est l’invitée spéciale.
 
Nesmon De Laure
 
Source: rédaction Pôleafrique.info
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