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Hausse du prix du cacao : Comment planteurs ghanéens et ivoiriens ont réussi leur coup

Mis à jour le 19 octobre 2022
Publié le 19/10/2022 à 5:00 , , , , , , ,

Chez les deux premiers fournisseurs mondiaux du cacao que sont la Côte d’Ivoire et le Ghana, l’heure est à la revalorisation du prix d’achat de la fève auprès des producteurs locaux en 2022/2023.

 

Au Ghana, la tonne de cacao sera échangée à 12 800 cedis (1 248 $). La fève ghanéenne coûtera en effet 12,5 cedis, soit 1,2 $ contre 1,36 $ (hausse de 21%).

L’État anglophone est à ce jour le deuxième plus grand producteur mondial, derrière la Côte d’Ivoire qui a quant à elle relevé son prix bord-champ de 9% à 1,33 $ le kilogramme le week-end dernier. Soit 900 FCFA le kilogramme. C’est un effort de 135 milliards de FCFA qui a été fait par l’État ivoirien.

Cette légère différence de prix devrait stimuler la chute de la contrebande entre les deux pays voisins selon les autorités.

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Mais pour parvenir à ces résultats, les producteurs des deux pays ont dû tempêter et inviter les autorités à revoir à la hausse les prix de la fève de cacao. Et ce pour permettre aux producteurs de compenser les pertes liées à la dépréciation du cedi au Ghana qui a perdu près de 30% de sa valeur face au dollar, et la cherté de la vie marquée par la flambée des prix sur les marchés en Côte d’Ivoire.

À Abidjan comme à Accra, les producteurs ont menacé de faire une rétention de leurs productions, voire de les brûler publiquement, si leurs revendications n’étaient pas prises en compte.

Le Ghana et la Côte d’Ivoire avaient affronté conjointement les confiseurs internationaux en novembre 2020, les accusant de renier un engagement pris en 2019 de payer 400 dollars supplémentaires par tonne, pour financer un «différentiel de revenu vital».

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Depuis le début de l’année, la guerre russo-ukrainienne a fait flamber les prix des produits de base et a diminué les approvisionnements en intrants agricoles dans les pays africains.

Ce dernier facteur a entraîné une chute de la production cacaoyère pendant la campagne 2021-2022. Au 1er septembre 2022, le Ghana ne totalisait que 689 000 tonnes de fèves de cacao contre 800 000 tonnes en glissement annuel.

L’Afrique subsaharienne fournit aujourd’hui 86 % de la production mondiale de fèves de cacao, les 14 % restants étant apportés par le Brésil (12 %) et Trinidad-et-Tobago (2 %), mais elle ne touche que 5,35 % des revenus générés par l’ensemble de l’industrie (de la fève brute aux tablettes de chocolat).

Les exportateurs africains de cacao ne touchent que 5 % des revenus de l’industrie du chocolat, sur un total annuel mondial de 130 milliards de dollars.

Tristan SAHI

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