« Je persiste et je signe. Insultes-moi si ça peut te faire plaisir, mais tu sais que ce que je vais dire est la vérité. Quand on va à une négociation, on gagne un peu, on perd un peu. Quand le gouvernement cède sur quatre points et crée, à ta demande, un Cadre de dialogue sur les deux autres points, que tes leaders syndicaux suspendent la grève et que malgré ça, tu veux la continuer.
Quand des gens balancent de fausses rumeurs sur l’assassinat de leaders syndicaux et qu’un pellé et deux tondus s’emploient à chasser nos enfants de leurs écoles. Soit tu es de bonne foi et veux suivre le mouvement, soit tu n’as pas compris que des plaisantins veulent que la situation pourrisse, ce que les leaders syndicaux ont vite compris.
Dans les deux cas, on n’est plus dans la grève, on est dans la politique. Si tu es fonctionnaire et que tu souhaites vraiment que les dirigeants améliorent tes conditions de vie, alors quitte dans ça, des gens sont en train de te manipuler sans que tu ne t’en rendes compte.
Je te le répète : une grève est un moyen extrême qu’on utilise quand la discussion est rompue ou inexistante. On ne maintient pas une grève, quand il y a des « acquis » (l’expression est de Théodore Gnangna) et qu’un cadre de concertation, en vue de poursuivre les négociations sur les points de désaccord, a été mis en place, de commun accord. Aucun syndicaliste raisonnable ne pourra me contredire et démontrer le bien-fondé du maintien de cette grève. Aucun. A moins d’avoir un agenda…politique.
André Silver Konan, journaliste-écrivain