Côte d’Ivoire

Grand-Bassam- Après les violences, Kobenan Adjoumani : « Le braqueur a été surpris, les loubards arrêtés situeront tout le monde »

Mis à jour le 26 décembre 2018
Publié le 26/12/2018 à 10:54 , ,

Une conférence de presse s’est tenue au siège provisoire du RHDP à Cocody Vallons pour se prononcer sur les violences qui ont eu lieu à Grand-Bassam après l’élection partielle du 16 décembre dernier.

Présent à la table de séance, le porte-parole de l’alliance des houphouétistes, Kobenan Kouassi Adjoumani, ministres des ressources animales et halieutiques a indiqué qu’une « procédure suit son cours et bientôt vous serez tous situés sur l’origine de ces loubards aux ordres. »

Des vidéos amateurs montrent des loubards effectuant une tournée de casse d’urnes et de téléphones portables au cours du scrutin.

Selon le porte-parole du RHDP, « à Grand Bassam c’est une affaire de braquage électoral orchestré par le camp Ezaley qui a mal tourné. Le braqueur a été surpris et c’est tout désespérément qu’il crie au hold-up » soutient-il. « Je voudrais aussi indiquer qu’il ne faut pas donner de Grand Bassam l’image d’une cité agitée car c’est une ville touristique classée au patrimoine de l’Unesco » recommande Kobenan Kouassi Adjoumani.

Catégorique, le porte-parole de la coalition au pouvoir indique qu’ « Un 3ème scrutin municipal à Bassam est exclu » même s’il croit savoir que « Les populations ont déjà choisi Jean-Louis Moulot deux fois en trois mois, il faut que Monsieur Ezaley et le PDCI entendent leurs voix. Parce qu’autant de fois que le scrutin sera repris, autant de fois Monsieur Ezaley sera battu et autant de fois il organisera contestation et la violence. »

Estimant que le candidat du RHDP, Jean Louis Moulot a effectué des percées dans les fiefs acquis au maire sortant, M.Adjoumani conclut que « même au quartier France si Monsieur Ezaley n’avait pas fait détruire les urnes par ses loubards, on aurait vu que le RHDP a progressé. »

« À la vérité à Grand Bassam, c’est une affaire de fraude à grande échelle perpétrée par le camp Ezaley qui a mal tourné. Nous avons découvert, en effet, après le scrutin du 13 octobre la supercherie qui leur avait permis de faire voter plusieurs milliers de personnes de façon frauduleuse. Ces personnes n’étaient pas inscrites sur la liste électorale mais elles ont pu profiter de certaines défaillances du système, provoquées à dessein, par nos adversaires avec bien entendu certaines complicités, pour prendre part au vote » soutient Kobenan Kouassi Adjoumani.

Il a dénoncé les accusations de tentative d’immixtion du Chef de l’Etat dans le scrutin alors que la Cour Suprême « a traité le contentieux électoral en toute indépendance, en toute responsabilité et dans la transparence la plus totale. »

« Je sais qu’en politique, la mauvaise foi est la chose la mieux partagée et que faire preuve de bonne foi est perçu parfois comme un péché dans certaines chapelles politiques, mais je pense qu’ici, il n’y a aucune honte à reconnaître et à saluer le bon travail de la haute juridiction suprême » recommande le président du conseil régional du Gontougo.

Pour l’ancien compagnon au PDCI-RDA du maire sortant, « depuis le début du processus électoral, le candidat du PDCI-RDA, Ezaley, s’est inscrit dans une logique de violence. Tout se passe comme si l’on voulait user de la violence et de la terreur pour transformer une défaite confirmée et établie en victoire, et porter Monsieur Ezaley à la tête de la mairie contre la volonté des populations. »

« Lors du scrutin du 13 octobre, à Grand Bassam nous avons été informés de ce que plusieurs cars avaient déversé des centaines de personnes détentrices de cartes d’électeur qui n’étaient en fait pas les leurs (…) Le 16 décembre, le même scénario se répète. Et comme par enchantement, les tablettes dans les mêmes bureaux qui étaient sous surveillance tombent encore en panne. (…) Il est procédé diligemment au remplacement des tablettes et le vote continue. C’est à partir de ce moment-là que nous découvrons que des individus détenteurs de carte d’électeur avaient des empreintes digitales qui ne correspondaient pas aux empreintes digitales enregistrées dans la base de données lors de l’enrôlement. Et du coup en vérifiant leurs photos l’on voyait que ça ne correspondait pas aux personnes qui en sont détentrices » a expliqué le porte-parole du RHDP.

Il estime que « La justice ivoirienne a déjà donné une deuxième chance à Monsieur Ezaley » avant de mettre en garde cette justice qui de son avis devrait confirmer la victoire de leur candidat. « Si elle venait à remettre en cause, une fois encore la victoire du RHDP, elle porterait l’entière responsabilité des événements que pourraient engendrer une telle décision » soutient Kobenan Kouassi Adjoumani.

Sur la supposée inertie de la police, il croit savoir que « La police n’a certes pas fait usage d’armes à feu ou de gaz lacrymogène pour mettre fin à ce désordre parce que cela aurait aggravé le problème. En tout état de cause, la police n’est pas restée les bras croisés. »

 « Des individus ont été arrêtés parmi ces agitateurs.  Et des gens qui étaient bien organisés ont menacé de mettre Bassam à feu et à sang si leurs amis n’étaient pas libérés » a-t-il révélé.

Adam’s Régis SOUAGA

Source : rédaction PôleAfrique.info

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