L’ancien chef de l’État était attendu à la faculté de droit pour une conférence. Des étudiants protestent contre la précarité, raconte « La Voix du Nord ».

François Hollande a été contraint de faire demi-tour. Mardi 12 novembre, l’ancien président de la République était attendu à la fac de droit de l’université de Lille pour une conférence. Cette master class prévue à 14 h 30 sur le thème « Répondre à la crise démocratique » avait été annoncée dès la fin du mois d’octobre sur le site Internet de l’université du nord de la France.

En début d’après-midi, plusieurs dizaines de personnes ont envahi l’un des amphithéâtres de l’établissement, raconte La Voix du Nord. De nombreux exemplaires du livre de François Hollande ont également été jetés à terre et déchirés. De vifs échanges ont ensuite éclaté entre les manifestants et les personnes venues écouter la conférence de l’ancien chef de l’État. Malgré la présence policière, les manifestants sont parvenus à entrer dans la fac en passant par une entrée secondaire, raconte le quotidien régional. François Hollande a alors été placé en « zone de sécurité« . Rapidement, il a quitté l’enceinte de l’université et n’a finalement pas donné sa conférence. Pour le moment, aucune nouvelle date n’a été annoncée pour cet événement.

« Aujourd’hui, on a tenté d’organiser un débat démocratique à la faculté de droit de l’Université de Lille, avec plus de 1000 étudiants. Un petit collectif, se disant prôner la liberté d’expression, les a privés d’un tel débat, en saccageant un amphi et des ouvrages » a déploré JPh Derosier, Constitutionnaliste, Professeur de Droit public à l’Université de Lille.

Pour sa part, Julien Dray qui condamne ces agissements de bas étage, fait savoir que « Quand on renverse des livres, quand on empêche une conférence dans une universitaire, on a beau se dire anticapitaliste, on est d’abord stupide et totalitaire .Et ce climat de violence devient intolérable. »

Dans un communiqué, l’entourage de François Hollande précise qu’il y a eu « une émotion légitime après le geste désespéré d’un étudiant à Lyon, et le président la comprend. Il est compréhensible que certains étudiants se soient saisis de la venue d’un ancien président pour médiatiser leurs revendications. » Cependant, toujours selon son entourage, l’ancien président de la République « regrette que cette émotion se soit transformée en violence de la part d’une centaine d’individus ne laissant aucune place au dialogue et empêchant plus de 1 200 étudiants d’échanger avec lui sur la démocratie ».

Adam’s Régis SOUAGA avec le Point.fr

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