La pêche maritime est au repos depuis le samedi 1er juillet 2023 sur l’ensemble du territoire national. C’est une décision prise par les autorités ivoiriennes et qui vise la préservation des stocks d’espèces de poissons disponibles. Faut-il craindre une pénurie du poisson thon, très prisé par les populations ivoiriennes ?

Fermeture saisonnière annuelle de la pêche marine encore appelée repos biologique. C’est ce à quoi on assiste depuis le début du mois de juillet 2023 en Côte d’Ivoire. Cela à l’instar des pays de la sous-région qui ont adhéré à la Convention des Nations unies sur le droit de la mer, la Convention sur la diversité biologique et le Code de conduite pour une pêche responsable de la FAO. Une interruption qui concerne la pêche artisanale, la pêche semi-industrielle et la pêche industrielle.

Chez les consommateurs de poissons, plusieurs interrogations s’élèvent. Faut-il s’inquiéter de voir les prix des ressources halieutiques flamber ? Quelle alternative pour les consommateurs de poissons ? Quelles sont les espèces concernées ?

Les férus de garba, plat populaire ivoirien à base d’attiéké, accompagné de poisson thon, eux, sont également inquiets. Joint par 7info, le président du collectif des mareyeurs de Côte d’Ivoire, lève un coin de voile.

« Il faut préciser que la fermeture de la pêche est uniquement au niveau local c’est-à-dire en Côte d’Ivoire. Et le poisson thon utilisé pour le garba n’est pas pêché dans les eaux ivoiriennes. Il est plutôt pêché en eaux internationales. C’est ce poisson qui est vendu en Côte d’Ivoire. Pour ce qui est de la décision du ministère des Ressources animales et halieutiques, il n’y a pas de risque de pénurie de thon. C’est une décision concertée et nous avons même eu trois séances de travail avec le ministère. Nous avons essayé de comprendre les tenants et les aboutissant de cette décision parce qu’actuellement la pêche est régressive au plan mondial. Pour renouveler la faune marine, il faut respecter le temps de repos biologique pour que les poissons puissent se reproduire. Si on ne le fait pas, on ira de régression en régression par rapport à la pêche. Le repos biologique en lui-même est très bénéfique », a expliqué Tagro Muller.

Selon le ministère des Ressources animales et halieutiques, la production de la pêche maritime en Côte d’Ivoire a plongé ces dix dernières années. Passant de 69 769 tonnes en 2003 à 42 738 tonnes en 2020, soit une baisse de 38,75%.

Maria Kessé