Côte d’Ivoire

Elections transparentes, la suspension de la révision de la liste électorale demandée,  les raisons

Mis à jour le 28 mai 2018
Publié le 28/05/2018 à 7:47 , , , , , ,
Le Groupe de plaidoyer et d’actions pour une transparence électorale (GPATE) demande la suspension de « toutes les opérations liées aux processus électoraux y compris la révision des listes ».  Interrogé  par pôleafrique.info ce vendredi 25 mai, Abraham Denis Yaurobat, président du GPATE précise les raisons de la démarche.
 
Le Groupe de plaidoyer et d’actions pour une transparence électorale (GPATE) demande de suspendre la révision de la liste électorale pour garantir une transparence des scrutins à venir. Dans un communiqué, le GPATE qualifie  d’ « opération expéditive » cette révision annoncée.
 
« La révision de la liste électorale en Côte d’Ivoire: une opération expéditive, confiée à une commission électorale indépendantes (CEI) contestée ! », s’exclame le communiqué émanent du Groupe  composé des associations suivantes : APDH, MIDH, AMNESTY  INTERNATIONAL, ADJL-CI, ASSELCI, CIVIS-CI, RIDDEF.
 
Pour ces associations, il faut « suspendre toutes les opérations liées aux processus électoraux, jusqu’à la réforme de la CEI, qui devra être faite de façon consensuelle, c’est-à-dire, dans le dialogue et en concertation avec toute la classe politique, la société civile et les forces vives de la Nation ».
 
Les membres du  GPATE recommandent au gouvernement de « Procéder à la réforme de la Commission Électorale Indépendante (CEI) pour conformer sa composition et son fonctionnement aux engagements internationaux de la Cote d’Ivoire »  et de « veiller à faire de la Côte d’Ivoire un  Etat de droit, et une démocratie dont les processus électoraux sont conduits de manière participative, consensuelle et transparente, ce qui sera le gage de la crédibilité des résultats, de leur acceptation par tous, et de la préservation de la fragile paix sociale ».
 
Interrogé  par pôleafrique.info ce vendredi 25 mai, Abraham Denis Yaurobat, président du GPATE insiste : «  La reforme de la CEI doit précéder toutes ces opérations dont la révision de la liste électorale. La CEI actuelle est illégale. Ces irrégularités sont les germes d’une future contestation. Il faut penser à reformer cette commission pour qu’elle soit légale »
 
Commentant la posture de fermeté  du gouvernement, il affirme que « dans un Etat de droit, l’Etat est soumis au droit. Peut-être qu’ils n’ont pas encore compris. Pour éviter la fracture de 2010, il est important d’entrer dans la légalité.  Certains ne comprennent pas. Les gens pensent que l’arrêt de la Cour africaine est un avis or c’est une décision de justice ».
 
Pour, Abraham Denis Yaurobat« Il faut sortir de la logique politicienne. Nous sommes sur le chemin du droit. Quelque soit la puissance d’un Etat, il ne peut se soustraire au droit. Mettons balle à terre. Il faut mettre la politique de côté et engager un dialogue ».
De quels moyens dispose la société civile pour se faire entendre, vu l’entêtement du gouvernement ?
 
« Les manifestations de rue ne sont pas la solution. Nous sommes un groupe de plaidoyer, nous menons des actions diplomatiques. Les choses bougent selon les échos qui nous parviennent. Nous poursuivons le plaidoyer », note  M. Yaurobat.
 
La Cour Africaine des Droits de l’Homme et des Peuples (CADHP), à  travers son arrêt du 18 novembre 2016, a ordonné la réforme de la CEI dans un délai qui n’excède pas un an.
 
Le  délai  imparti est dépassé depuis le 17 novembre 2017.
Plusieurs fois interrogé sur le sujet, Bruno Koné, porte-parole du gouvernement ivoirien estime que « la CEI actuelle a fait l’objet d’un consensus de l’ensemble des acteurs politiques qui ont été accompagnés dans cette opération par des organisations internationales crédibles y compris le NDI. Ensuite elle a été composée et recomposée à deux reprises. Tout cela pour satisfaire les uns et les autres et pour faire en sorte qu’elle soit la plus consensuelle possible ».
 
Pour lui, « Epiloguer tous les jours sur la composition de la CEI, cela finit par lasser tout le monde et cela finit même par amener des questions sur ce que veut réellement ceux qui demandent tous les jours la réforme de la CEI »
 
Le 22 mars 2018, entamant une marche pour la reforme de la CEI, 18  opposants ont été arrêtés puis jugés.  Ils écopent de 12 jours d’emprisonnement et sont privés de 5 ans de droits civiques et 3 ans d’interdiction de paraître en dehors de leur lieu de naissance pour « troubles à l’ordre public » et « discrédit sur décision d’Etat ».
 
Nesmon De Laure
Source:Pôleafrique.info
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