Société

Education nationale, ces enseignants victimes de violence ces dernières années

Mis à jour le 24 novembre 2023
Publié le 24/11/2023 à 5:18 , , ,

Des pleurs, de la tristesse, un homme et tout une famille endeuillée. Depuis le lundi 20 novembre 2023, l’ambiance est lourde à Gbatonguoin. Dans ce village situé à 15 kilomètres de la ville de Man sur la route de Biankouma, Kéké Flavie Christelle, une institutrice a été assassinée. Son corps a été découvert dans son domicile en même temps que celui de son fils de sept ans. Tous deux avaient la gorge tranchée.

L’émoi est total dans ce village. Plus encore, toute la Côte d’Ivoire est sous le choc. On s’interroge qui et comment une telle atrocité peut être commise.

Selon Coulibaly Pélibien Séraphin, docteur en sociologie et expert en genre, l’acte ignoble pourrait expliquer.

« (…) quand on regarde la société ivoirienne, on assiste à une sorte de banalisation de la violence. La question qu’il faille se poser est celle de savoir si la culture de la violence ne s’est pas érigée comme une norme ou une règle. Nous le disons parce qu’avec les différentes crises successives que la Côte d’Ivoire a connues, il y a eu beaucoup d’actes de violence qui ont été perpétrées dans le champ politique… Il y a un autre déclencheur. Vous savez tous qu’il y a aujourd’hui une montée en puissance de la consommation de la drogue. Vous avez certainement entendu parler de la drogue Kadhafi qui met le consommateur dans un état second. Ces crimes-là peuvent être déclenchés soit par la consommation d’alcool, soit par la consommation de drogue. Mais n’oublions pas aussi qu’il existe des pratiques mystiques magico-religieuses qui demandent qu’on ait du sang. Et donc cela peut déboucher pourquoi pas sur des actes de violence. Ce sont là tant de facteurs déclencheurs de cette violence qui pour moi s’inscrit aujourd’hui dans une sorte de culture générale, aussi bien chez les jeunes que chez les adultes », analyse-t-il pour 7info qui l’a joint.

Un professeur de lycée retrouvé pendu à Prikro

Kéké Flavie Christelle, l’institutrice assassinée à Man, n’est pas la seule à avoir perdu la vie de manière aussi atroce. Avant elle, d’autres enseignants ont été retrouvés dans des conditions troubles. C’est le cas de Yéo Souleymane. Professeur au lycée moderne de Prikro dans la région du Iffou, cet enseignant a été retrouvé mort le 2 mars 2022. Son corps était pendu au bout d’une corde attachée à un arbre. La veille, il avait dit à sa compagne qu’il sortait prendre l’air.

Un professeur de collège tué par des braqueurs à Bonon

Fin octobre 2018 la Côte d’Ivoire enregistrait aussi un autre drame. La victime était Achi Franck Armand, un enseignant de français au collège privé IQMAT de Bonon dans la région de la Marahoué. Tombé sur des individus peu recommandables en regagnant son domicile après les cours, il a été poignardé par ces derniers. Plus tard, il a succombé à ses blessures dans un centre de santé.

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Au-delà de ce cas dont la liste n’est pas exhaustive, ils sont aussi nombreux les enseignants qui ont été victimes d’agressions sexuelles ou physiques.

Une institutrice violée à son domicile à Sandégué

Dans la nuit du 6 au 7 octobre 2021, à Sandégué dans le département de Bondoukou, région du Gontougo, une institutrice recevait la visite de personnes indélicates. Avant de partir, ces visiteurs ont pris le soin de violer l’enseignante puis de cambrioler la maison. On se rappelle qu’au lendemain de de cette agression, pour protester contre cet acte ignoble dont a été victime l’une des leurs, les enseignants aidés par des habitants de cette localité ont organisé une marche de protestation.

Une enseignante violée à Minignan et une autre à Samatiguila

Dans la même année, S.K une autre enseignante de 36 ans était victime de viol. C’était le 15 novembre dans le village de Tiefinzo dans le département de Minignan. L’auteur est un adolescent de 15 ans.

À Samatiguila, une enseignante âgée d’une vingtaine d’années a subi un viol, à son domicile, dans la matinée du samedi 11 novembre 2023 à Samatiguila. Elle est locataire dans une cité quelque peu isolée, située à la sortie Nord de la ville. La victime qui vit seule, prenait un repas entre 10H et 11H quand elle a été surprise par un individu encagoulé. Ce dernier l’a menacée et a forcé un acte sexuel avant de se fondre dans la nature.

Richard Yasseu

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