Société

Éducation nationale: attention aux agressions à l’arme blanche

Mis à jour le 4 avril 2022
Publié le 02/03/2022 à 6:18 , ,

Toumodi, Divo, Abobo… dans ces villes ivoiriennes, des cas d’agression d’élève à l’arme blanche ont été enregistrés. Certains ont conduit à la mort de la victime.

 

Le dernier enregistré s’est produit à Toumodi, ville de la région du Bélier au centre de la Côte d’Ivoire. Selon l’information, le fait a eu lieu le 11 février 2022. Il s’agit d’un élève en classe de 6e au Lycée Moderne 1 de Toumodi qui a été victime d’une agression au couteau. L’acte ignoble est imputé à ses amis d’école. L’élève n’aurait pas survécu aux blessures qui lui ont été infligées.

Ce drame n’est pas isolé. D’autres villes ivoiriennes ont enregistré des cas similaires. Quelques jours plus tôt dans la ville de Divo, un autre élève au Collège Dero, sur l’axe Divo-Fresco après Gbagbam, a été agressé. Toujours à coups de couteau. Selon les faits relatés dans des médias, deux élèves d’une communauté étrangère se sont donné rendez-vous derrière des salles de classe pour une bagarre. L’un d’eux ayant donné dos pour récupérer ses chaussures a reçu un coup de poignard de son adversaire. Des images de l’arme blanche plantée dans le dos de cet élève ont même fait le tour des réseaux sociaux. La victime a été conduite d’urgence à Divo où le couteau a été retiré après une intervention chirurgicale. L’auteur du coup de poignard, lui, a été arrêté et mis au violon.

Dans le même mois de février 2022, un autre drame a été enregistré dans la commune d’Abobo à Abidjan. Il s’agit d’un élève en classe de 3e au collège Les Grâces d’Abobo qui a été tué sur un terrain de football le 5 février. Cette fois le crime avait pour auteur un inconnu qui a poignardé deux élèves, l’un à l’abdomen et l’autre au cou. Celui touché au cou n’a pu survivre à cette blessure mortelle. Il faut aussi rappeler que dans cette même d’Abobo, en 2018, un élève en classe de 4e avait trouvé la mort après avoir été poignardé à l’abdomen par un de ses camarades de classe.

 

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Cette violence en milieu scolaire inquiète. Pour Dr Yao Albert, enseignant-chercheur en sociologie à l’université Lorougnon Guédé de Daloa, le phénomène a une cause. C’est l’impunité, dit-il.

« C’est l’impunité. De façon générale, les crimes restent impunis, et quand les crimes restent impunis il n’y a pas de modèles alors chacun fait ce qu’il veut. Ici, vous évoquez le cas des élèves poignardés, mais il y a une élève qui a été surprise avec un pistolet parce que son enseignant lui a exigé de se couper les cheveux parce qu’elle les avait teints d’une couleur extravagante. Après avoir coupé les cheveux, elle est venue le lendemain avec une arme à feu pour en finir avec son enseignant », analyse-t-il pour 7info qu’il l’a joint.

L’universitaire ajoute qu’il y a un laisser-aller autour des élèves qui s’adonnent à la consommation de substances illicites dont les boissons alcoolisées qu’on trouve partout à moindre coup. « L’un mis dans l’autre, les élèves ont accès à des stupéfiants et l’environnement de façon générale, n’est pas fait pour que ces enfants aient une crainte de l’autorité », dit-il avant de s’interroger sur les sanctions qui ont été prises.

Pour Dr Yao Albert, seule la sanction peut aider à freiner ce phénomène.

 

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