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Des rumeurs de kidnappings de mineurs ont provoqué de violents heurts à Libreville.

Mis à jour le 31 janvier 2020
Publié le 31/01/2020 à 3:56 , , , , ,

Les réseaux sociaux étaient en émoi depuis quelques jours déjà et les Gabonais sur le qui-vive. Des messages sur des enlèvements de mineurs ont circulé, ravivant ainsi les craintes liées aux crimes rituels. Jeudi dernier, sur l’un des principaux axes routiers traversant les quartiers populaires de Libreville, des habitants du quartier PK 7 ont bloqué les routes, incendiant pneus et poubelles. Les autorités gabonaises sont parvenues à maîtriser rapidement les heurts mais de nouveaux blocages ont été organisés le long de la route dès le lendemain, selon l’Agence France-Presse (AFP).

Dans le quartier voisin nommé PK9, gendarmerie vide. Sous couvert d’anonymat, un officier a rapporté à l’AFP que ses collègues et lui-même ont volé au secours d’un « homme qui était en train de se faire lyncher par la population » avant de le transporter à l’hôpital militaire.

Un peu plus loin au niveau du quartier PK11, les habitants ont rendu toute circulation impossible. « Ils ont monté un barrage pour vérifier que personne ne cache des enfants dans les voitures », a expliqué un habitant du quartier. « Le pouvoir a déjà pillé le pays, qu’il nous laisse notre liberté de contester », lançait une mère de famille à ses côtés.

C’est finalement vendredi dernier que les autorités gabonaises ont réagi. « Il n’y a pas de vague d’enlèvements d’enfants », a déclaré le porte-parole de la présidence Jessye Ella Ekogha lors d’une conférence de presse. Il a invité les « populations à la responsabilité » et à ne pas céder à la « psychose » avant d’ajouter « Nous comprenons les appréhensions de la population, mais elles sont exacerbées par différentes fausses informations qui circulent sur internet ».

À l’origine des rumeurs, la disparition d’un petit garçon de 3 ans, Rinaldi, survenue le 12 janvier. Le porte-parole de la présidence a affirmé qu’une enquête était actuellement en cours. Entre 2012 et 2013, la découverte de plusieurs corps mutilés avait entraîné la vindicte populaire. Aussi, début 2019, deux hommes étaient condamnés à douze ans de prison pour un meurtre commis en 2012. Les deux criminels ont reconnu avoir mutilé le cadavre pour « fourniture d’organes humains ».

Manuela Pokossy-Coulibaly

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