Eco-business

Des menaces planent sur le cacao ivoirien

Mis à jour le 19 février 2020
Publié le 19/02/2020 à 6:08 , , ,

Pour laObed Blondé Doua du cacao, plusieurs menaces planent sur le cacao ivoirien. Les producteurs, notamment ceux dans la région du Tonkpi sont inquiets à cause de la mauvaise récolte qui s’annonce.

La première menace est liée à la chute des ventes. Cette chute pourrait s’expliquer par le mauvais temps et les entreposages accrus tel que le rapporte l’Agence Ecofin.

« Alors que le vent sec et chaud lié au harmattan affecte déjà les plantations de cacaoyers, certains négociants indiquent que les producteurs stockent leur cacao en prélude à la campagne 2020/2021 qui s’ouvrira en octobre prochain afin de profiter d’une meilleure rémunération » soutient l’Agence Ecofin.

Selon le président de l’association des producteurs et organisations professionnelles agricoles de l’ouest montagneux, Obed Blondé Doua,  « l’harmattan a trop duré cette année et cela n’est pas intéressant pour le cacao ». « Les échanges entre producteurs sont essentiellement basés sur cette question car nous savons que cette année la récolte ne sera pas bonne », reconnaît-il.

 « Au total, en 2019/2020, un stock de 2 millions de tonnes d’or brun devrait ainsi être acheminé vers les principaux débouchés d’exportation, soit 180 000 tonnes de moins qu’en 2018/2019 », fait savoir l’agence d’information économique.

Mais, ce n’est pas la seule menace qui plane. Il y a aussi celle des autorités américaines qui veulent empêcher la vente du cacao ivoirien sur leur marché. Cette situation inquiète également les producteurs.

Toujours selon l’Agence Ecofin, cette menace américaine sur le cacao ivoirien est dû au phénomène de travail des enfants dans les plantations de cacao et qui a fait l’objet de trois rapports d’ONG.

Sur la question,  Obed Blondé Doua indique qu’il faut reconnaître déjà que de grandes initiatives ont été prises pour freiner ce phénomène de travail des enfants dans les plantations de cacao, mais que malheureusement il en existe encore. Selon lui, Il est pratiqué à 98% par des planteurs non nationaux.

la Corporate Accountability Lab, International Rights Advocates et de la Civil Rights Litigation Clinic exigent à Nestlé, Hershey ou Mondelez de « fournir d’ici août, la preuve que leur matière première ne résulte pas d’un processus de production dégradant d’un point de vue humain sous peine d’une fin des importations depuis la Côte d’Ivoire » mentionne confrère spécialisé.

Obed Blondé Doua révèle que déjà des campagnes de sensibilisation auprès des communautés étrangères sont menées dans les plantations.

« Nous leur disons que s’ils sont aujourd’hui ici en Côte d’Ivoire, c’est grâce à la culture de cacao et que si le cacao n’est pas acheté, ils retourneront tous chez eux », a-t-il fait savoir à 7info.ci.

Tout en saluant les efforts de la Première dame, Dominique Ouattara dans la lutte contre le travail des enfants, Obed Blondé Doua rassure sur la volonté des producteurs de freiner le phénomène.

 « Nous volons aussi noter que les planteurs ivoiriens sont très engagés auprès des autorités pour lutter contre le travail des enfants dans les plantations. Ce phénomène ne peut être éradiqué un coup, mais le plus important est que la volonté est là », a-t-il soutenu.

D’ores et déjà, des voix officielles à l’international, dénoncent ces rapports et propositions aux autorités américaines.

Pour sa part, Richard Scobey, président de la fondation mondiale du cacao, dénonce « cette démarche, qui si elle se concrétisait pourrait renforcer la pauvreté des producteurs déjà démunis alors que la majorité d’entre eux est exempte de telles pratiques ».

« Cet appel irresponsable pour un blocage des importations de cacao depuis la Côte d’Ivoire va plus tôt aggraver la situation au lieu de contribuer à son amélioration », confie le responsable au Washington Post, rapporté par Agence Ecofin.

Selon le gouvernement ivoirien, près de 8 000 enfants ont été sortis des plantations de cacao depuis 2012.

En attendant une issue heureuse sur la question de la menace américaine, c’est la menace du fait des aléas climatiques qui préoccupe le plus les producteurs.

Drissa DIANE

7info.ci

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