Politique

Des changements attendus dans les Services de renseignement ivoiriens

Mis à jour le 8 janvier 2020
Publié le 08/01/2020 à 1:02 , , ,

Des changements notables sont attendus en cette année 2020 au niveau des Services de renseignement ivoiriens qui attendaient les bonnes nouvelles de début d’année « depuis longtemps » selon un officier contacté par 7info.

Le lundi 6 janvier dernier, à l’occasion de la présentation des vœux de nouvel An au Président de la République, au palais de la présidence d’Abidjan Plateau, Alassane Ouattara a annoncé « un effort substantiel » dans la dotation des Services de renseignement ivoiriens qui triment avec de maigres budgets de fonctionnement.

Égrenant le chapelet d’actions à mener par le gouvernement pour les forces armées et forces de sécurité intérieures, le Chef de l’Etat ivoirien a annoncé « un effort substantiel sera également consacré au domaine du Renseignement qui nécessite des investissements importants, compte- tenu des menaces internationales. »

« Il s’agira de faire du renseignement une priorité budgétaire et opérationnelle cohérente, en relation avec les pays amis qui sont disposés à nous apporter leurs expériences et les technologies adaptées aux nouvelles menaces » a assuré Alassane Ouattara.

« Pour l’année 2020, ainsi que pour les années à venir, le Gouvernement s’engage à assurer la sérénité, la tranquillité et la paix à toutes les populations vivant en Côte d’Ivoire » a indiqué le Président de la République de Côte d’Ivoire dans son adresse aux Corps constitués.

Il estime que « Pour ce faire, la priorité sera donnée au renforcement et au relèvement des capacités opérationnelles de l’ensemble des Forces militaires et paramilitaires (qui) se traduira concrètement par les actions suivantes la poursuite du programme de réhabilitation, de construction et d’équipement des casernes; le renouvellement accéléré des matériels et équipements de dotation ; le renforcement des capacités opérationnelles des Unités déployées aux frontières nord ; le renforcement des capacités des hommes par la formation et l’entraînement ; le renforcement des capacités pour une meilleure prise en charge des nouvelles menaces (terrorisme, piraterie maritime, criminalité transfrontalière, …) ; la restauration de l’esprit de discipline ; l’affermissement du lien Armée-Nation ; la préparation de nos Forces pour le déploiement dans les Opérations de Soutien à la Paix ; la lutte contre le grand banditisme (coupeurs de route, orpailleurs clandestins, attaques et vols à mains armées) ; l’intensification de la lutte contre la fraude et l’occupation illégale des aires protégées. »

Tous les corps d’armée sont ainsi pris en compte dans la vision globale de la gestion efficiente des forces armées et forces intérieures de sécurité ivoiriennes.

Cette annonce ne laisse pas indifférent les hommes du milieu. Selon un homme du milieu, qui a bien voulu s’ouvrir sur la question à 7info, sous couvert évident d’anonymat, « c’est ce qu’on attend depuis longtemps. Les services sont sans grands moyens, on se tourne les pouces. Si cette décision est vraiment mise en œuvre, beaucoup de choses pourraient changer. Le renseignement coûte cher, il faut des hommes d’analyse mais avant, des hommes de terrain qui ont besoin d’être aidés. Pour l’heure ce n’est pas le cas. »

Un autre de renchérir expliquant que les français, depuis 2011, ont des « montres détecteurs de métaux dangereux là où nous sommes obligés devant les foules d’évoluer au regard et par instinct. Aujourd’hui tous les agents de renseignement du pays, sans exception, même les patrons travaillent sur leurs soldes. On devait donner des primes à nos contacts, nos informateurs, ne serait-ce que des unités, des téléphones performants pour la célérité du travail mais rien de tout cela. Ce sont des besoins remontés il y a longtemps. »

Et de préciser que « Pour l’heure, on travaille sur fonds propres et c’est difficile. Les moyens de locomotion et matériels sont désuets. Cette bataille a été engagée il y a longtemps. Malgré les armes, il faut savoir où tirer, donc on attend de voir même si nous saluons cette annonce dont on attend les effets. »

 « Aujourd’hui, les terroristes fabriquent des armes en fibre de carbone que les détecteurs de métaux ne peuvent identifier. C’est dire que les gens réfléchissent et il nous faut nous adapter. Mais, le renseignement, c’est des hommes, des femmes qui risquent leurs vies, il faut encourager les informateurs par des primes. Les grandes agences CIA, DGSE et autres ne lésinent pas sur les moyens financiers, matériels. Comme il y a des patrons et ils étaient là, on attend de voir » a confié la source de 7info.

L’ANSI, l’agence nationale de la stratégie et de l’intelligence, a été ainsi dissoute, jugée « juste bonne pour des écoutes », son patron, le Col-Major Ouattara Karim, expédié aux Etats-Unis à la délégation ivoirienne auprès des Nations Unies. Pourtant, de ce service, des tentatives de déstabilisation ont été déjouées, des individus appréhendés. Mais, l’Ansi a dû déranger des hommes du pouvoir.

A la Direction des Renseignements Généraux, remise en état et sur pieds par le Commissaire Divisionnaire Touré Seydou, le travail a repris et les résultats ont suivi avec son savoir-faire. Mais, après huit ans de service, il a été débarqué.

La Direction de la surveillance du territoire (DST) s’emploie sous la houlette du commissaire Sanogo à parer aux éventualités déstabilisatrices et anti-productives au niveau de l’économie nationale. Récemment, face à la difficulté des hommes de cette sous-direction, contrôle des entreprises, la direction générale de la police a remis un nouveau véhicule.

A Abidjan comme à l’intérieur du pays, l’entretien des sources se pose pour les officiers qui, pour la plupart, utilisent leurs véhicules propres dans les déplacements et avec des effectifs étoffés.

Alassane Ouattara est donc bien attendu sur ce segment.

Adam’s Régis SOUAGA

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