Continent

Décès – Desmond Tutu, l’Archevêque qui n’avait pas la langue dans sa poche

Mis à jour le 27 décembre 2021
Publié le 27/12/2021 à 1:21 , ,
FILE PHOTO: Archbishop Desmond Tutu makes a point as he addresses a meeting March 16, 2001 to raise awareness for World Tuberculosis Day. [Tutu, who suffered from tuberculosis as a child, said that TB was not simply a medical problem, but one that was rooted in social, political and economic issues. He told members of the Uitsig community near Cape Town that being cured of TB was a basic human right and not a privilege as the disease was curable. World Tuberculosis Day is March 24. REUTERS/Mike Hutchings/File Photo

Desmond Tutu n’est plus. Il est mort le dimanche 26 décembre 2021, à 90 ans. Il part rejoindre Nelson Mandela avec qui il a combattu l’apartheid et l’injustice en Afrique du Sud.

La voix des minorités

L’engagement de Desmond Tutu est une caractéristique importante de l’homme. Dès 1975, il refuse un logement de fonction luxueux alors qu’il est fraîchement nommé doyen du diocèse de Johannesburg. Au confort, il préfère la chaleur de ses concitoyens. Il habite dans un ghetto de Soweto. Il se bat pour les droits des personnes de couleur.

Il est le porte-voix de Nelson Mandela dont il partage les convictions, mais aussi la démarche non violente. Lorsque celui-ci accède au pouvoir en 1994, Desmond Tutu prend la tête de la commission-vérité et réconciliation. L’archevêque prône alors le pardon. Grâce à son plaidoyer, les coupables sont remis en liberté.

L’homme est resté fidèle à sa foi, à l’amour de son prochain et à son combat contre toute forme d’injustice.

Contrairement aux religieux conservateurs, il a pris fait et cause pour les homosexuels. « Je ne vénérerais pas un Dieu homophobe », a-t-il déclaré.

Critique des politiques de l’ANC

Le prix Nobel de la paix s’est montré critique envers l’ANC. Pourtant, c’est aux côtés de ce parti qu’il a combattu l’apartheid. Mais plusieurs années plus tard, devant les dérives de ses dirigeants, il ne se tait pas. Il dénonce les proportions inquiétantes que prennent la corruption, la pauvreté et les libertés publiques. À ce propos, il a déclaré « Je n’ai pas combattu pour chasser des gens qui se prenaient pour des dieux de pacotille et les remplacer par d’autres qui pensent en être aussi. »

Jacob Zuma a subi son courroux après le refus de l’ex-président sud-africain d’accorder un visa au dalaï-lama en 2011. Tutu avait qualifié Zuma de président honteux.

De lui, les Sud-Africains et l’histoire retiendront un homme de conviction au service des plus vulnérables, luttant contre les injustices, mais aussi au verbe incisif.

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