Société

Danané, les autorités locales contre les sorties clandestines

Mis à jour le 13 avril 2020
Publié le 13/04/2020 à 7:10 , ,

Les autorités compétentes du département de Danané, continuent la sensibilisation sur le terrain. Si dans certains lieux les voix des autorités sont entendues et bien comprises, en d’autres lieux, c’est un laisser-aller sans nom. Les sorties et entrées du territoire national sont toujours faites par des voies contournées avec la complicité de certains agents des forces de l’ordre.

La fermeture des  frontières fait partie des mesures édictées par le gouvernement ivoirien pour empêcher le Coronavirus de se propager. À Danané, il est difficile que cette mesure spécifique soit respectée.

<<Nous savons tous que nos frontières sont fermées. Mais malheureusement, le trafic entre les pays, la Côte d’Ivoire, le Liberia et la Guinée se fait sans peur. Les gens rentrent et sortent comme, ils veulent. J’ai ma camarade qui m’a dit qu’elle devait se rendre en Guinée. Deux jours après je ne la vois plus à Danané. Les routes détournées sont bien nombreuses>>, raconte un jeune de Danané.

Les routes pour rallier la Guinée ou le Liberia voisins, il y en a à profusion. << Il est toutefois aisé de se rendre en Guinée ou de  venir en Côte d’Ivoire. Il y a des routes dans de nombreux villages. Dans les villages du département de Seileu, de nombreux villages sont le long de la frontière. C’est sans trop d’efforts que nous arrivons à aller au Libéria et en Guinée. Nous avons nos filles qui sont mariées au Libéria et en Guinée. Vice versa. Souvente fois, c’est une rivière qui nous sépare. Mais quand on parle de menaces sanitaires qui peuvent venir de part et d’autre, on se méfie. Sinon, entre nous, on se marie et on se fréquente couramment. Ce n’est donc pas facile mais, il faut respecter les lois de son pays>>, rouspète un jeune.

Complicité des forces de l’ordre

Si des individus arrivent à contourner les dispositifs sécuritaires, c’est bien avec la complicité de certains agents de sécurité.

<<Il n’y a aucune piste détournée ici dans le département que les agents des forces de l’ordre ne connaissent. Ils sont bien au courant des trafics illicites qu’il y a dans la zone. Nous leur payons souvent des sommes comprises entre 3000 et 6000 francs en fonction de celui qui est dans le besoin. Pour aller en Guinée ou sortir de la Guinée ou le Liberia, si tu as de l’argent sur toi ça se passe de commentaires. Tu payes et tu passes sans être inquiété par les voies que nous connaissons tous, les forces de l’ordre et nous>>, avance un chauffeur de taximoto sous le sceau de l’anonymat.

 Pour palier ce mauvais comportement qui risque d’envoyer le département de Danané dans le gouffre, le maire, Dr Ouattara Lacina avec l’appui du préfet du département Bassimina Diané a décidé d’identifier les conducteurs de moto taxis.

<< Nous savons que les motocyclistes sont difficiles à mettre au pas. Tout le monde parle de leur goût de l’incivisme bien poussé. Nous allons tout mettre en œuvre pour les amener à changer de comportement. Le port des bavettes et des gilets pour se faire demarquer des autres est obligatoire sur le périmètre communal. Celui qui va enfreindre à cette loi,  verra purement et simplement   sa moto mise en fourrière jusqu’à la fin du Coronavirus>>, a fait savoir le préfet du département de Danané.

Depuis le jeudi dernier, en application de cette mesure, les forces de l’ordre et les gardes municipaux sont au travail. Tous les individus sans masques et gilets sont systématiquement dépouillés de leurs engins. Pour garder Danané dans le giron des localités non infectées, Dr Ouattara Lacina et  son équipe ne lâchent rien. Les villages communaux et ceux au-delà de son aire de gouvernance, aucun détail n’est négligé.

<<Nous savons bien qu’un seul cas dans notre localité, est synonyme d’une tragédie. Nous travaillons à cela et rien n’arrivera à notre département. Nous sommes intransigeant et nous pensons que ca va aller>> fait savoir  un membre du cabinet du maire.

L’aération du marché, la désinfection , le couvre-feu et le respect des mesures barrières sont en train de rentrer dans les mœurs de la population.

Jean-Olivier Dan Correspondant Ouest

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