Ils font désormais partie du patrimoine culturel protégé en Côte d’Ivoire. Dans le projet de loi adopté en conseil de ministres le mercredi 8 juin 2022, portant protection du patrimoine culturel, les patrimoines culturels immatériel et subaquatique sont désormais pris en compte. Mais que renferment ces notions ?

Patrimoine culturel immatériel et patrimoine culturel subaquatique, des termes pas très compréhensibles pour le citoyen lambda. Et pourtant, tous sont amenés à l’inscrire dans leur vocabulaire en Côte d’Ivoire, car les autorités du pays viennent de les intégrer dans le répertoire du patrimoine culturel national protégé.

Que sont-ils et à quoi ressemblent-ils ? Ange Nohonin, un acteur culturel ivoirien, donne quelques éléments de réponse. « Quand on parle de patrimoine subaquatique, c’est en rapport avec tout l’environnement culturel dans les zones d’eau. Le patrimoine subaquatique c’est un patrimoine à la fois culturel, naturel et environnemental. Les sites naturels peuvent être des sites culturels parce qu’ils appartiennent à des peuples et ils peuvent également être des sites rituels qui renferment des objets à valeur patrimoniale », explique à 7info le culturel ivoirien.

Par cette décision, la Côte d’Ivoire harmonise son dispositif en la matière avec les textes internationaux. De fait, la convention sur la protection du patrimoine culturel subaquatique a été adoptée le 2 novembre 2001 lors de la 31e Conférence générale de l’UNESCO. Elle est entrée en vigueur le 2 janvier 2009. Cette convention exhorte les États à prendre toutes les mesures appropriées pour protéger le patrimoine subaquatique.

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Les instruments élaborés par l’UNESCO prennent aussi en compte la dimension immatérielle des patrimoines. Bien que fragile, le patrimoine culturel immatériel est un facteur important du maintien de la diversité culturelle face à la mondialisation croissante. « La dimension patrimoniale immatérielle existe beaucoup en Afrique parce que notre continent a une tradition basée sur l’oralité. Les us et coutumes, notamment les contes, le savoir-faire, les pratiques rituelles et cultuelles, les danses, les chants ne sont certes pas des choses physiques et sont de l’ordre immatériel, mais ont un impact important sur la compréhension du patrimoine culturel matériel. Par exemple, dans un musée, le masque en tant que sculpture est la partie physique d’une pratique immatérielle. La prise en compte du patrimoine immatériel vient compléter la notion de patrimoine. Il ne peut donc avoir de patrimoine culturel sans dimension matérielle et immatérielle », révèle Ange Nohonin pour le compte de 7info.