COVID-19

COVID-19 : le monde d’après, selon Paul-Harry Aithnard, DG Ecobank Côte d’Ivoire

Mis à jour le 2 mars 2021
Publié le 15/06/2020 à 6:08 , ,

Nous sommes toujours en pleine crise de la Covid-19, mais le DG de Ecobank Côte d’Ivoire pense déjà au monde d’après. 7info l’a rencontré… par téléphone. Distanciation physique oblige. Entretien.

Comment va Ecobank aujourd’hui ?

Ecobank Côte d’Ivoire va bien. Nous avons traversé le volet sanitaire de la crise de façon sereine et solide. Des actions, résolument positives, ont été prises pour rapprocher la banque de ses clients afin de leur offrir de nouvelles opportunités et mieux travailler ensemble.  La distanciation physique est respectée pour tous : clients et personnel de la banque.

Nos offres et services ont été adaptés pour permettre à nos clients d’avoir plus de flexibilités financières.

Cette crise sanitaire, que personne n’a anticipée, a forcé la moitié de l’humanité à rester cloîtrée

Le Coronavirus (Covid-19) a réduit fortement les perspectives de croissance économique de l’année 2020. Des pays africains qui n’avaient jamais connu de récession risquent d’en faire l’expérience cette année.

Il faut donc réfléchir à ce que j’appelle “le monde d’après”, à l’après-crise, à l’après Covid-19.

Quelles ont été les mesures prises par Ecobank Côte d’Ivoire pour lutter contre cette pandémie ?  

Nous nous sommes focalisés sur trois choses. La première, qui est prioritaire, c’est la sécurité et le bien-être de nos employés et de nos clients, à travers les mesures barrières.

Nous avons suivi les directives fixées par le gouvernement, l’autorité sanitaire nationale et l’OMS : distanciation physique, prise de température, utilisation du gel dans les agences et guichets, port obligatoire du masque et surtout instauration du télétravail.

La moitié de nos employés travaillent aujourd’hui de la maison par rotation. Et cela fonctionne bien. Je suis fier de mes employés, et je tenais à le dire.

Pendant cette crise, la productivité est restée la même, pour ne pas dire  supérieure, par rapport à l’avant-Covid-19. Et ce, malgré le télétravail.

Le deuxième axe a été la mise en place de la gratuité des frais sur certaines transactions digitales.

Nous sommes conscients de l’impact de cette pandémie sur nos clients. Il y a donc zéro frais quand vous faites des transferts d’argent via notre application. Concrètement, si vous êtes à Abidjan et que vous envoyez de l’argent à vos proches à Ferké, Korhogo ou Yamoussoukro, vous ne payez rien, grâce à notre application.

Enfin, le troisième axe a été d’accompagner les efforts du gouvernement pour atténuer les effets de la crise.

Au niveau de l’UEMOA, nous avons offert une aide à hauteur de 400 millions de FCFA. Le groupe Ecobank a lui décaissé 3 millions d’euros pour cette crise. Les autorités ivoiriennes ont reçu plus de 60 millions de FCFA d’Ecobank Côte d’Ivoire.

Comment avez-vous facilité l’accès des fonds à vos clients ? 

C’était important pour nous parce que, qui dit distanciation physique dit évidemment interdiction d’accès à nos agences.

Nous nous sommes assurés que tous nos distributeurs automatiques et guichets fonctionnent bien. Car vous le savez peut-être, nous avons le plus large réseau de distributeurs automatiques en Côte d’Ivoire.

Nous avons aussi investi dans notre centre d’appel où nous avons augmenté de façon considérable les ressources. Au lieu que les gens se déplacent en agence, ils peuvent appeler le centre qui fonctionne 24h/24 et 7 jours/7 avec quasiment toutes les ressources disponibles.

Nous avons aussi multiplié ce que nous appelons les points Xpress chez Ecobank, qui vont permettre de nous rapprocher beaucoup plus de notre clientèle.

Le nombre de transactions digitales a grimpé de façon substantielle sur l’application que nous avons mise en place.

Notre solution de paiement digital via le smartphone a vu ses transactions multiplier par trois. Le service de transfert d’argent, à partir de l’application que nous appelons Express cash, a connu aussi une hausse de plus de 30%.

Grâce à toutes ces mesures mises en place, les applications, les points Xpress, les activités, les distributeurs automatiques, nous espérons que nos clients ont pu facilement avoir accès à leurs fonds.

Le monde d’après chez Ecobank Côte d’Ivoire, comment le voyez-vous ?

Nous avons beaucoup réfléchi à la question parce qu’en tant qu’acteurs de la société, en tant que dirigeants, il faut toujours anticiper le futur.

Notre conviction est que la Covid-19 va créer beaucoup de bouleversements. Des mesures urgentes doivent donc être prises pour anticiper les impacts négatifs.

L’un des premiers axes sur lesquels nous voulons vraiment nous focaliser, c’est de tout faire pour éviter que cette crise sanitaire ne devienne une crise économique ou sociale. Nous devons continuer à sensibiliser sur le respect des mesures barrières et nous engager beaucoup plus sur l’éducation financière des populations.

Nous pensons résolument qu’il faut mettre en place des solutions financières nouvelles pour les petites entreprises qui ont été touchées par cette crise. C’est aussi pour cela que nous participons aux réflexions du gouvernement.

Notre idée, c’est d’accompagner notre tissu économique, le renforcer et lui donner du crédit.

Le deuxième bouleversement que nous voyons et sur lequel Ecobank s’est positionnée, c’est la digitalisation. Notre monde se digitalise, de plus en plus. C’est une réalité. Et beaucoup s’aperçoivent, avec cette crise, qu’une entreprise peut fonctionner, tenir des réunions, rencontrer des clients… avec des employés à domicile.

En tant qu’acteur du secteur financier, notre rôle est de voir comment nous pouvons développer ses solutions digitales innovantes en adéquation avec les besoins de tous nos clients.

Aujourd’hui, notre préoccupation majeure est de voir comment nous pouvons accompagner les TPE et les PME à digitaliser leurs moyens de paiement et de collectes de fonds.

Propos recueillis par Alain Aka

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