Côte d’Ivoire Société

Commentaire- La Côte d’Ivoire des mensonges, il était temps Dr Ouattara !

Mis à jour le 4 juin 2018
Publié le 04/06/2018 à 9:21 , , , ,

Lors de la remise du rapport de l’Inspection Générale d’Etat au Président de la République, celui-ci a mis le doigt sur la corruption, la tricherie qui, depuis des années, ont cours dans l’organisation des concours de la Fonction publique. Police, Gendarmerie, Education nationale, Douanes, ENA, du tout au tout, rien n’échappe à ce triste commerce. Dans les faits, rien de nouveau sous le soleil ivoirien. Sous l’ancien régime, cela se faisait. Mais, depuis 2010, le gouvernement a annoncé des mesures pour lutter contre ces maux, lesquelles n’ont, semble-t-il, jamais été appliquées contre la mafia des concours.

Vrai ? Faux ? Le Président de la République exige des comptes.

Les réseaux sociaux aidant, les anti-Ouattara s’en donnent à cœur joie pour mettre à nu les failles de la gestion publique. A bon droit. C’est cela la démocratie. Face à une opposition divisée, amorphe et qui s’interroge sur sa capacité à répondre aux réelles préoccupations des ivoiriens, les réseaux sociaux sont devenus un contre-pouvoir. La société civique est bien en marche en Côte d’Ivoire.

La poursuite en toute impunité de tous les mauvais coups contre la bonne gouvernance sans qu’on ne voie de tête qui tombe, des sanctions exemplaires, a été une vraie trahison. Un mensonge.

Ce dimanche 3 juin devait se tenir au centre culturel Womiengnon de Korhogo, l’assemblée générale ordinaire, la première du genre, des démobilisés de Côte d’Ivoire qui ont mené la lutte armée au sein des ex-Forces Nouvelles. L »exigence de ces jeunes hommes et femmes de percevoir réparation pour leur contribution à une lutte qui a abouti à l’avènement au pouvoir du RDR, pose problème et fait désordre.

Alors que l’ONU a salué l’exemple de la prise en mains des ex-combattants ivoiriens, comme la nouvelle panacée à enseigner dans les pays qui connaissent de graves crises militaro-politiques, le SOS insolent de la Cellule Trente-neuf, détonne. Il y a quelque chose de non-dit dans cette affaire. Pourquoi n’a-t-on pas fait un audit de gestion de ce processus? Qui cet audit dérange-t-il ? Pour la nouvelle image que veut se donner la Côte d’Ivoire, le cri du cœur de ces jeunes sonne comme un rappel de notre mensonge collectif. L’évidence implacable brûle malheureusement nos yeux.

En sortant de Yamoussoukro pour Bouaké et même vers Korhogo, des travaux de colmatage des dangereux trous qui parsèment la route et font tomber des camions, sont en cours. Mais, il faut marquer le plus sérieusement du monde un arrêt sur un trou bouché, pour se rendre compte de l’arnaque. A la va-vite effectués, les travaux laissent déjà entrevoir des failles. Des trous fermés se rouvrent et à Lolobo, en allant vers Tiébissou, des excavations n’ont pas été touchées. Mensonge.

L’armée et l’ensemble des forces de sécurité étaient en alerte jusqu’au 18 mai dernier pour contrer toute tentative de manifestation de soldats dits « omis ». Un euphémisme pour ne pas avoir à révéler aux ivoiriens que 600 gendarmes et policiers issus des ex-FAFN, n’ont jamais vu la couleur de leur argent dont le versement a été ordonné par le Président de la République il y des années. Mensonge.

Au final, c’est à croire que la Côte d’Ivoire se ment à elle-même sur ses maux qu’elle refuse de voir. Dit-on la Vérité au Chef ? Qui jette un voile opaque sur les vrais « sons » pouvant aider à la bonne prise de décision ?

Dans le dossier Sicogi contre des locataires, on a vite fait de condamner les locataires parce qu’ils ont perdu un procès intenté contre la société. Mais, que fait-on des engagements de Félix Houphouët-Boigny et Henri Konan Bédié ? Pourquoi le FPI même, dont la gestion est tant décriée aujourd’hui, n’a pas vidé les locataires pour remettre les sites aux acheteurs qui en avaient la promesse de cession depuis longtemps ? A-t-on dit la Vérité au Chef sur ce dossier où des actes peu catholiques masquent la vérité ? Mensonge, quand tu nous tiens.

En exigeant des sanctions contre les chefs de service et directeurs centraux engagés dans l’organisation des concours administratifs, le Président Ouattara vient de sortir sa première prescription contre un mal qui ronge le pays. Il était temps. Mais, les Ivoiriens veulent voir « les premiers coupables », à la télé, dire qu’ils achètent voitures, ont construit des maisons, contre le bonheur des ivoiriens, avec l’argent du mensonge. Il était temps !!

A force de laisser la corruption pourrir le corps social, tous les jeunes, les parents en tête, ne recherchent que des personnes au ministère de la Fonction publique. S’il est rapporté que des candidats qui n’ont jamais composé se retrouvent sur les listes d’admission définitive, les bénéficiaires de l’argent de pauvres parents qui ramassent toutes leurs économies pour la réussite de leurs enfants, se sucrent sur le dos de ces pauvres. Les cas rapportés de non admission, de non remboursement de fortes sommes, sont légions. Sans vergogne, ils prennent l’argent. Le candidat, certain de réussir, donne le change et vient composer et le voyou assis derrière un bureau, se délecte de la crédulité des parents. Il était temps que le chef de l’Etat pointe ce mal qui nous ronge et empêche notre pays de décoller. On attend les soins énergiques appropriés.

Plus récemment, c’est sous les hautes herbes et arbustes de Boniérédougou qu’un vaste réseau de faussaires administratifs a installé des chinois, adeptes du désordre et du non droit. Ils y exploitaient en toute impunité l’or sans probablement rien payer à l’Etat, puisque leur existence administrative n’est pas légalement certifiée. Pour se donner bonne conscience, cette mafia qui entend contrarier Souleymane Diarrassouba, assurant l’intérim de ce ministère, a recruté un nègre de service. Selon lui, il est « l’employeur des chinois » !  Un autre gros mensonge qui mérite que cet individu qui conspire contre l’Etat de Côte d’Ivoire, soit mis aux arrêts. Mensonge pour manger.

Le mensonge menace l’émergence que Michel Camdessus voit vite arrivée. Pour les Ivoiriens qui vivent le mensonge au quotidien, le doute méthodique s’est emparé du corps social. Même une bonne intention est contrariée par ce doute qui balaie et noie les efforts consentis par Alassane Ouattara. Pourquoi ? Parce que des gens, payés avec l’argent du contribuable ivoirien, ont des intérêts autres que le service de la collectivité. Dans tous les cas, c’est bien lui qui a proposé un programme de gouvernance aux ivoiriens. Il lui revient de prendre la pleine mesure des faiblesses endogènes du système et prescrire les solutions attendues de tous.

Adam’s Régis SOUAGA

Source : rédaction PôleAfrique.info

7info.ci_logo

Abonnez-vous gratuitement à la newsletter 7info

L’INFO, VU DE CÔTE D’IVOIRE