Politique

Cohésion sociale, Vincent Toh Bi l’ancien préfet d’Abidjan charge les acteurs politiques

Mis à jour le 18 décembre 2020
Publié le 18/12/2020 à 11:00 , , ,

Face à la presse ce jeudi 17 décembre 2020, Vincent Toh Bi Irié est revenu sur les récentes violences communautaires qui ont secoué la Côte d’Ivoire. Selon lui, après avoir sillonné de nombreuses localités avec ‘’Aube Nouvelle’’, son mouvement, les questions politiques sont les principales causes des affrontements entre populations.

Les causes des conflits inter-communautaires en Côte d’Ivoire sont nombreuses. Mais selon Vincent Toh Bi, la politique reste la principale raison des violences. L’ancien préfet d’Abidjan désormais président de ‘’Aube Nouvelle’’ un mouvement citoyen dont il est le fondateur, a tenu à le faire savoir au cours de la conférence qu’il a donnée ce jeudi autour du thème «  Côte d’Ivoire : la cohabitation entre communautés est-elle encore possible ? ».

A l’en croire, les récentes violences tirent leurs sources des crises politiques successives suivies qui ont accéléré la dégradation de la cohésion sociale communautaire. Ce sont notamment les événements politico-militaires de 2002 à 2010, période pendant laquelle « la partition et les tensions politiques qui s’en sont suivies ont modifié les démographies locales, la situation financière des ménages et accru la méfiance entre les communautés nationales et régionales ». Mais aussi la crise post-électorale de 2010-2011 qui a « fait éclater l’hostilité entre communautés ».

Vincent Toh Bi identifie aussi les dissensions au sein du RHDP le parti au pouvoir marqué par le départ du PDCI, qui ont réveillé les tensions communautaires dans certaines zones dont celles favorables au RHDP ainsi que dans les anciens bastions électoraux du RDR et du PDCI. En outre, l’ancien préfet d’Abidjan évoque la question du ‘’troisième mandat’’ suivie du mot d’ordre de la désobéissance civile qui, dit-il, « ont engendré des situations de violences locales ».

« Les conflits inter-communautaires provoquent toujours d’autres conflits inter-communautaires d’ampleurs plus ou moins grandes. Avec les violences, les frustrations, les appels à la vengeance, le développement de l’hostilité inter-communautaire dans certaines zones, il est fort à craindre que d’autres faits politiques ou sociaux soient des arguments pour des nouvelles éruptions de conflits inter-communautaires », s’inquiète Vincent Toh Bi.

Pour éviter d’autres situations dramatiques en Côte d’Ivoire, le président de ‘’Aube Nouvelle’’ fait des recommandations. A savoir une évaluation exacte des dégâts et du bilan à l’occasion des violences  passées car dit-il, ce qui est dit à la télé et ce que les populations disent sur le terrain ne sont pas pareil. Vincent Toh Bi recommande aussi que soit engagé « un processus de réconciliation et de cohésion à la base impliquant les jeunes et les chefs de famille ». Il demande aussi d’ enquêter et rendre publics les rapports sur les attaques par des civils venus d’ailleurs afin de restituer la vérité et rétablir la confiance avec les populations ». L’ancien préfet d’Abidjan recommande également aux acteurs politiques de faire une évaluation des impacts locaux des décisions nationales.

Richard Yasseu

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