Société

« Cinq gaillards menacent d’enlèvement et de viol ma femme » dénonce un enseignant gréviste de Man

Mis à jour le 29 janvier 2020
Publié le 29/01/2020 à 12:27 , , , , ,

Les enseignants membres de la coalition gréviste, de la COSEFCI, se disent déterminés à suivre leur mot d’ordre de grève malgré les menaces et intimidations dont ils sont objet.

<< Chaque fois que nous lançons une grève, le jour d’avant, nous nous retrouvons pour des stratégies. Hier aux environs de 23 heures à la maison, j’ai été accosté par 5 gaillards avec des intentions pas catholiques, des menaces d’enlèvement de mes enfants et viol de ma femme si je ne renonce pas à la grève. Depuis un moment, ce sont des menaces que nous recevons. Quand les collègues ont appris mon agression, ils ont déserté. Tous ceux qui se sentent concernés par la grève ne viendront pas au cours>>, a martelé Goudalé Lucien, membre du comité exécutif national chargé des négociations avec l’administration de la Convergence Nationale des Enseignants du Secondaire (CNES-CI).

Pour lui, c’est un encouragement, ces agressions car les gens sont à court d’arguments. <<Les gens sont à bout d’arguments. Je ne me ligue pas contre une autorité. Si les gens, par des arguments, me montrent et me prouvent que j’ai tort, je peux laisser mais si c’est par la force, je ne reculerai pas. On nous parle de logements sociaux des enseignants. Tous les enseignants ne sont pas obligés de rentrer dans cette mutuelle. Nous comprenons aisément qu’on refuse de nous écouter. Si les gens veulent la vérité, qu’il y ait un débat télévisé où chaque responsable syndical viendra s’exprimer>>, propose Esprit Goudalé.

Pour le responsable régional de la CNES-CI, Kouamé Pascal, les enseignants revendiquent leurs droits. Ils ne font pas de la politique même si elle s’apparente au syndicalisme. Des parents d’élèves ont réagi à cette situation qui ne fait que perdurer.  <<Moi, je pense bien que les gouvernants doivent une fois pour de bon régler cette situation des enseignants. Ceux qui décident ont pour certains leurs enfants qui fréquentent dans les écoles privées ou en Hexagone. Les menaces ne font qu’empirer la situation. Il faut s’asseoir et bien discuter pour trouver progressivement des solutions>>, suggèrent-ils.

La grève de 72 heures lancée par la Cosefci a débuté ce 28 janvier 2020. 7info a fait le tour de certains établissements pour se rendre compte de l’effectivité. Le lycée moderne 1 et le lycée Jacquet Florent ont répondu à l’appel. Les cours sont interrompus.

Il est 10h 15 min quand notre équipe de reportage arrive au lycée moderne 1 de Man après un détour au groupe scolaire Peraldi où les cours se déroulent normalement. En route, notre attention est tirée par le nombre impressionnant d’élèves sur le chemin de retour. Renseignements pris, les cours sont arrêtés. Le proviseur du lycée moderne 1, nous reçoit et nous fait le point de la situation. <<Ce matin, j’ai reçu les leaders syndicaux qui nous ont dit comment la grève doit être menée. Ils nous ont dit qu’ils n’empêcheront personne de faire cours. Seuls ceux qui sont concernés par la grève resteront à la maison. Certains professeurs ont commencé les cours ce matin. Contre toute attente, des élèves ont fait irruption dans les salles de classes pour déloger leurs amis sous le prétexte qu’ils ne peuvent en aucun cas laisser les autres travailler, pendant qu’ils sont assis>>, explique Traoré Abdoulaye.

Une attitude qui étonne le chef d’établissement. << Le matin j’ai reçu le délégué des élèves pour leur demander de s’abstenir de cette grève car elle ne les concerne pas. Des élèves se disant de FESCI ont fait arrêter les cours.  S’ils sont identifiés, ils seront sanctionnés au même titre que les enseignants qui viendront perturber les cours>>, soutient-il.

Le proviseur nous fait savoir que 15 professeurs ont brillé par leur absence. Un point exhaustif sera fait à la hiérarchie dès ce mercredi 29 janvier 2020.

Olivier Dan, Correspondant Ouest

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