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Cinq après, Charlie Hebdo, dessine un hymne à la liberté

Mis à jour le 7 janvier 2020
Publié le 07/01/2020 à 4:16 , ,

Le 7 janvier 2015, le journal satirique français Charlie Hebdo était la cible d’une attaque terroriste des frères Kouachi. 12 membres de la rédaction (sur 45-50 membres) ont péri dans l’attentat, dont les célèbres dessinateurs Wolinski, Charb ou encore le caricaturiste Tignous. Cinq ans plus tard, c’est un triste anniversaire que célèbre l’équipe de Charlie Hebdo. Dans un numéro à paraître ce mardi, le journal critique les « nouveaux gourous de la pensée formatée » et lance un appel à la liberté d’expression.

Comme Charlie Hebdo avait coutume de le faire, le ton est donné dès la Une. Un dessin signé Coco met en scène un smartphone géant affichant les logos de grands réseaux sociaux. Ce dernier écrase symboliquement la langue et les bras d’un dessinateur, avec la légende « Nouvelles censures… Nouvelles dictatures ».

Dans son édito, le Directeur de la rédaction « Riss » dénonce les nouveaux visages de la censure et déplore que cinq ans plus tard les choses n’aient pas changé, pis, qu’elles aient empiré, comme si ses collègues étaient finalement morts pour rien. « Hier, on disait merde à Dieu, à l’armée, à l’Église, à l’État» s’insurge Riss. Laurent Sourisseau de son vrai nom, semble nostalgique d’une époque où l’on pouvait coucher ses mots, avec pour première plume la spontanéité. « Le politiquement correct nous impose des orthographes genrées, nous déconseille d’employer des mots supposés dérangeants (…) ». Par la suite, l’auteur lance un vibrant hymne à la liberté d’expression pour ce cinquième anniversaire. « Ceux qui d’un clic se transforment en prophète de leur propre religion et lancent des fatwa contre des blasphémateurs qui s’ignorent (…) se croient les rois du monde derrière le clavier de leurs smartphones » écrit-il. « Aujourd’hui, il faut apprendre à dire merde aux associations tyranniques, aux minorités nombrilistes, aux blogueurs et blogueuses qui nous tapent sur les doigts comme des petits maîtres d’école » avant de conclure « Vivre, est une chance, mais vivre libre est devenu un luxe. Le seul que revendique Charlie Hebdo ».

Les ventes de Charlie Hebdo se sont écroulées depuis 2015. Le journal satirique qui culminait à des millions d’exemplaires n’en vend désormais « que » 60.000 exemplaires par semaine. Un budget d’1,5 million d’euros a été consacré à la sécurité du journal.

Manuela Pokossy-Coulibaly

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