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Bénin, élection présidentielle à huis clos

Mis à jour le 12 avril 2021
Publié le 12/04/2021 à 3:43

Assistons-nous à un basculement autoritaire au Bénin, considéré depuis plusieurs décennies comme modèle démocratique en Afrique francophone ? C’est la question qui brûle les lèvres de plusieurs observateurs de la scène politique africaine eu égard à la situation politique dans le pays.

La démocratie, qui avait bien avancé dans les années 1990, au Bénin, semble aujourd’hui en recul. De nombreuses arrestations et condamnations d’opposants politiques ont été enregistrées depuis le début de l’année. Et, c’est dans un climat politique tendu que les Béninois se sont rendus aux urnes le dimanche 11 avril 2021 pour élire leur président. Faute d’adversaires sérieux, le chef de l’État sortant Patrice Talon a toutes les chances pour remporter le scrutin.

Des opposants en exil ou emprisonnés

Bien avant la tenue de l’élection présidentielle du 11 avril 2021, l’ancien magnat du coton a pris le soin d’écarter du scrutin tous les opposants de taille. Bio Dramane Tidjani et Mamadou Tidjani, deux cadres du parti « Les Démocrates » ont été jetés en prison « pour association de malfaiteurs et terrorisme ».

Ils sont accusés d’avoir reçu des fonds pour recruter des jeunes en vue de saboter la présidentielle. La candidate de cet important parti, Reckya Madougou a vu son dossier de candidature rejeté. L’ONG Amnesty International a recensé la convocation ou l’arrestation d’une douzaine d’opposants au régime de Talon.

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Potentiel adversaire du président sortant, le richissime homme d’affaires Sébastien Ajavon exilé en France, a quant à lui écopé d’une peine de 20 ans de prison pour « trafic de drogue ».

« On constate qu’à la veille de cette élection, la majorité des opposants sont détenus ou en exil pour des affaires qui manquent souvent de précision », avait révélé Fabien Offner, du bureau d’Amnesty International à Dakar. Le dimanche 11 avril 2021, le président Patrice Talon a affronté Alassane Soumanou et Corentin Kohoué, deux anciens députés qualifiés par l’opposition de « candidat fantoche ».

Arrivé au pouvoir en 2016, avec un manteau de démocrate, le businessman, Patrice Talon, fortement contesté dans son pays, brigue un second mandat présidentiel.

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