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Au Mali, IBK défie coronavirus et djihadistes pour préparer le deuxième tour des législatives 

Mis à jour le 31 mars 2020
Publié le 31/03/2020 à 12:45 , , , ,

Les électeurs maliens ne se sont pas bousculés dans les bureaux de vote dimanche dernier dans le cadre des élections législatives. La cause à l’insécurité et surtout à la pandémie de coronavirus qui gagne lentement du terrain. Malgré un taux d’abstention élevé, record dans le pays, Ibrahim Boubakar Keïta s’apprête à soumettre son pays à l’épreuve du second tour des législatives.

Le chef de l’opposition Soumaïla Cissé a été enlevé. Les djihadistes menacent de frapper à tout moment. Les violences communautaires sont récurrentes dans ce pays de plus en plus instable. Toute chose qui n’a pas empêché la tenue du premier tour des législatives au Mali. Selon les médias, le taux de participation dans la capitale Bamako, n’excédait pas les 10%. Les électeurs ont boudé le scrutin, non pas pour des raisons politiques mais sanitaires et sécuritaires. Le jour du vote, les djihadistes ont par exemple emporté dans le centre du pays, du matériel électoral et posé dans le nord des mines qui ont tué au moins neufs civils.

Pourtant Ibrahim Boubakar Keïta, le Chef de l’Etat malien, s’apprête dans cet environnement délétère, à organiser le deuxième tour du scrutin. Dans 80% des localités, un deuxième tour est en effet nécessaire pour départager les candidats. Un accord été signé en 2015 entre les autorités et les groupes armés indépendantistes, notamment touareg, qui avaient pris les armes en 2012. Mais il ne concerne pas les groupes djihadistes. Et sa mise en œuvre est considérée comme un facteur essentiel d’une sortie de crise à côté de l’action militaire.

D’un autre côté, le coronavirus continue de faire des victimes. Le Mali qui a découvert ses deux premiers cas la semaine dernière est déjà à plus de 23 contaminés au covid-19 dont un mort. Selon le Ministère de la Santé du pays, 350 personnes qui ont été en contact avec ce dernier, sont activement recherchés pour être mises en confinement. La situation sanitaire du pays pourrait donc très vite se détériorer. Mais pour l’instant les autorités maliennes n’ont pas encore fixé la date du second tour des législatives qui pourraient connaître un autre taux d’abstention record.

Eric Coulibaly

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