Société

Attaques djihadistes dans le Sahel, la réponse militaire est-elle la solution ?

Mis à jour le 17 février 2021
Publié le 17/02/2021 à 11:46 , ,

Faut-il négocier ou contrer militairement les djihadistes dans le Sahel ? Le Tchad envoie 1 200 hommes dans la zone dite des trois frontières (Mali-Niger-Burkina). Les États-Unis, quant à eux, renforcent leur présence militaire avec 6 000 hommes. Le G5 sahel, épaulé par les puissances étrangères veut apporter une réponse militaire au terrorisme. Mais sera-t-elle efficace ? 

Il n’y aura pas de baisse de l’effectif militaire français au Mali. Ainsi en a décidé le président Emmanuel Macron, tout en demandant aux pays du Sahel de renforcer leur présence dans la zone. C’est ce qui ressort du sommet du G5 Sahel qui s’est tenu les 15 et 16 février 2021 à N’Djamena, la capitale tchadienne. Il est question de répondre de manière rigoureuse aux attaques djihadistes qui ont fait des centaines de morts et des milliers de déplacés. Une mission qui s’annonce compliquée face à cet ennemi invisible.

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Joint par 7info.ci, l’historien nigérien Dr Mamoudou Djibo, enseignant-chercheur à l’Université Moumouni de Niamey, estime que la solution militaire est plus que nécessaire.

« Pour moi face au terrorisme actuel, la solution militaire est indispensable dans la mesure où dans ce genre de confrontation, il faut un rapport de force. Aujourd’hui dans le Sahel, s’il y avait une cause de revendication nette de type territoriale ou politique, la négociation serait une voie à explorer. Mais dès l’instant où nous avons des nébuleuses qui ont chacune un agenda différent, ses acteurs propres et qui ambitionnent de se construire des espaces économiques, visant à créer le chaos dans la région, il faut un rapport de force jusqu’à ce que les objectifs se précisent. L’Islam est un prétexte, tout le monde le sait. Car des musulmans ne peuvent pas en tuer d’autres » fait savoir l’historien.

Les forces militaires sahéliennes sont soutenues par les puissances étrangères. La France et les USA se tiennent aux côtés des pays qui partagent une zone dangereuse. Ils apportent un soutien logistique et forment les armées africaines présentes dans le Sahel. Mais ces efforts peinent à porter fruit eu égard à l’intensification des attaques contre les contingents africains. De quoi animer un sentiment anti-français chez les populations. Le Burkina Faso a même décidé de négocier avec les djihadistes pour avoir la paix.

« Je trouve que la présence des puissances étrangères ne fait que compliquer les choses dans la mesure où elles n’ont pas le même agenda. Sinon comment comprendre qu’avec les yeux extraterrestres de leurs drones qui, à 10.000 mètres sont capables de détecter un objet de la taille d’un paquet de sucre, ne voient jamais le déferlement de 200 ou 300 motos qui vont attaquer des villages ? Comment comprendre qu’avec toute cette logistique, qu’on nous dise qu’on n’arrive pas à repérer les terroristes dans le désert ? Et comment se fait-il que ce soit toujours les militaires nigériens, maliens ou burkinabés, qui tombent dans les embuscades ? Les Nigériens se posent la question réelle de leur présence. Mais je le répète, négocier signifie de mon point de vue à l’heure actuelle, discuter dans le vent, car on ne sait pas réellement ce qu’ils veulent » ajoute l’enseignant-chercheur.

Des rumeurs incessantes font état de menaces sérieuses sur la Côte d’ Ivoire. Les autorités militaires ivoiriennes sont en alerte maximale.

Éric Coulibaly
7info.ci

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