Politique

Assassiné en 2002, le général Guéï hante encore les esprits

Mis à jour le 19 septembre 2019
Publié le 19/09/2019 à 4:39 , , , , ,

Il est 10 heures, passé de 15 minutes, quand l’équipe de 7info.ci arrive à Kabacouma ce 19 septembre 2019. Cela fait 17 ans que le général Robert Guei, fils de Kabacouma est mort dans des conditions atroces. Savoir comment les habitants vivent cette journée, est l’objet de notre présence dans ce mythique village. Nous prenons la direction de la cour familiale du général. Sous le préau construit par le président fondateur de l’UDPCI, une forte présence humaine. Ce sont les parents biologiques et des dignitaires du village. 

Assises sur des nattes, avec des hommes à leurs côtés, les femmes de la famille biologique du général se souviennent de la date du 19 septembre 2002 comme si c’était hier. Ce jour le natif de Kabacouma a été brutalement arraché à l’affection de tous.

« Ce jour est pour nous un jour inoubliable. Chaque 19 septembre depuis la mort de notre frère, c’est comme ça nous nous retrouvons. Chacun envoie ce qu’il peut et de façon coutumière, on invoque les ancêtres. On verse de l’eau à travers la libation pour demander au général de veiller sur nous », indique Dro Pascal, l’un des cadets du général Robert Guei.

Dosso Alida est la présidente des jeunes filles du village de Kabacouma, la vingtaine révolue, elle garde peu de souvenirs de l’homme. « Je n’ai pas trop bien connu le général. J’étais encore petite quand, on l’assassinait. Ce que je retiens, c’est qu’il était un homme bien qui aimait bien les enfants.  Pour nous qui sommes de cette génération, c’est une grosse perte car, n’ayant vraiment pas bénéficié de lui », martèle-t-elle en sanglots.

Pour une vieille dame, qui se tenait juste à quelques mètres, la mort de Guei a rendu toutes les femmes du village veuves.

« Il était un mari pour nous les femmes. Toujours proche de toute la population », se souvient-elle. « Il était un friand de la course des masques qui est en quelque sorte une épreuve de maturité en pays Dan. Il faisait de cette pratique une véritable attraction dans le village. C’était des moments de folle joie avec le Cor, la danse des nobles », se rappelle Bouamin Sahi Samuel, chef de village de Kabacouma.

A lire aussi: UNE DES FILLES DU GENERAL GUEÏ LYNCHEE A L’UDPCI

Le ministre Albert Flindé aux côtés des parents du général

Au moment où  l’équipe de 7info.ci se dirige vers le caveau familial, elle rencontre le président du mouvement Tonkpi RHDP 2020, le ministre Albert Flindé. Le conseiller spécial du premier ministre dit être venu se recueillir sur la tombe du général Robert Guei.

« Je suis venu me recueillir sur la tombe du général, mon grand frère, avec beaucoup de souvenirs heureux, car avant sa mort en 2001, j’ai été élu sous son autorité où les gens ont failli fabriquer l’histoire pour dire que le général aurait fait un hold-up pour que je devienne maire.  Des souvenirs malheureux avec sa mort brusque. Mais la vie continue. Je suis venu humblement, en refusant de rester à Abidjan pour commémorer ce 17 ème anniversaire.  Nous qui sommes les héritiers du général, nous ferons en sorte que chacun fasse quelque pour que ce que le général n’a pu faire, nous puissions le faire. Il ne faudrait pas qu’on utilise abusivement son nom. Il ne faut pas rester à Abidjan pour commémorer sa mort mais venir ici à Kabacouma tout en pensant au village en matière de développement. C’est ce que je suis venu humblement faire à mon niveau », déclare l’ex maire de Man.  Au moment où nous quittions le village, les habitants s’organisaient chacun avec ce qu’il a pour rendre un hommage au général Robert Gueï, assassiné en 2002.

Olivier Dan Correspondant Ouest, envoyé spécial à Kabacouma

7info.ci_logo

Abonnez-vous gratuitement à la newsletter 7info

L’INFO, VU DE CÔTE D’IVOIRE