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Après les « Football Leaks », le hacker Rui Pinto avoue être derrière les « Luanda Leaks »

Mis à jour le 28 janvier 2020
Publié le 28/01/2020 à 11:53 , , , , , ,

Rui Pinto se faisait appeler « John ». Ancien antiquaire, il a été démasqué puis arrêté en janvier 2019 à Budapest avant d’être extradé vers son pays d’origine, le Portugal. En attente de jugement depuis, le hacker de 31 ans a de nouveau fait des vagues en revendiquant, ce lundi, la fuite de 715 000 documents compromettants (ou « Luanda Leaks ») sur la milliardaire angolaise Isabel dos Santos.

Fin 2018, Rui Pinto remet des fichiers accablants sur Isabel dos Santos à la Plateforme de protection des lanceurs d’alerte (PPLAAF). Déclarant avoir agi par « devoir de citoyenneté (…) dans le but de dénoncer les opérations frauduleuses » de la fille de l’ancien président dos Santos, le hacker portugais permet ainsi à un Consortium international de journalistes d’investigation (ICIJ), de mener l’enquête et révéler les origines troubles de la fortune de la femme la plus riche d’Afrique, accusée d’avoir « siphonné l’économie angolaise ». Arrêté à Budapest où il résidait avant d’être extradé à la demande des autorités portugaises, ce jeune homme « social et joyeux » aux allures d’adolescent attendait depuis d’être jugé pour tentative d’extorsion et divers délits informatiques liés aux fuites des « Football Leaks ».

Septembre 2015, ce fan de Cristiano Ronaldo défraie la chronique sous le nom de « John », en balançant en ligne 18 millions de documents confidentiels dans le but de « démasquer les principaux protagonistes de cette industrie du football malhonnête » explique-t-il à l’époque. Parmi les révélations, des contrats de joueurs et d’entraîneurs du club Sporting Portugal et de la société Doyen Sports, fonds d’investissement basé à Malte aux activités douteuses, mais aussi des évasions fiscales et des soupçons de fraudes et corruption incluant des joueurs stars et dirigeants de clubs.

« John » trempe également dans une sale affaire incluant la Caledonia Bank. Il nie à l’époque avoir arnaqué la banque mais avoue par le biais de ses avocats, Maîtres William Bourdon et Francisco Teixeira da Mota, avoir conservé des éléments révélant « comment les Iles Caïman ont été utilisées à grande échelle pour pratiquer le blanchiment d’argent » ; et bien d’autres scandales…

Lanceur d’alertes pour certains, maître chanteur pour d’autres, il demeure un fait surprenant : Rui Pinto fut antiquaire et n’a suivi aucune étude en informatique. C’est en hacker autodidacte qu’il aurait réalisé son premier piratage à 23 ans, en dérobant 300 000 euros à une banque basée aux îles Caïman. Son renvoi en procès a été confirmé.

Manuela Pokossy-Coulibaly

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