Le Rassemblement des houphouëtistes pour la démocratie et la paix (RHDP), le parti au pouvoir en Côte d’Ivoire continue d’avoir le vent en poupe. De nombreux cadres qui avaient fait défection, ont signé leur retour.
Bon nombre d’observateurs de la scène politique ivoirienne pensaient qu’ils ne reviendraient plus. Mais non, ils ont déjoué tous les pronostics. Depuis quelques mois, ces responsables politiques signent leur retour dans la famille des houphouétistes qu’ils avaient décidé de laisser.
Marcelle Amon Tanoh, l’opposant éphémère
Il s’était illustré comme farouche opposant à la candidature du président Alassane Ouattara pour la présidentielle de 2020. Au cours d’un meeting début octobre 2020 au stade Félix Houphouët-Boigny à Abidjan, il avait fait des critiques acerbes à l’endroit du président Alassane Ouattara qu’il accusait d’être antidémocrate.
« Aucun Ivoirien ne fera à ses frères ivoiriens ce que Alassane Ouattara fait au peuple de CI. (…). Il a peur des Ivoiriens rassemblés, il a peur de la Côte d’Ivoire de la majorité, il a peur de la Côte d’Ivoire plurielle », lâchait Marcel Amon Tanoh.
Trois mois après sa sortie, l’ex-ministre des Affaires étrangères est revenu sur ses propos. En janvier 2021, il avait publiquement présenté des excuses au chef de l’Etat avant de signer son retour au RHDP. Quelques jours après, par le truchement du président Ouattara, il a été nommé secrétaire exécutif du Conseil de l’entente, institution sous-régionale dont le siège est basé à Abidjan.
Alphonse, l’autre Soro qui a abandonné Guillaume
Alphonse Tiorna Soro avait suivi Guillaume Soro en exil en France. Depuis l’Hexagone, ce fidèle lieutenant de l’ex-président de l’Assemblée nationale de Côte d’Ivoire, faisait des déclarations pour dénoncer la candidature d’Alassane Ouattara à la présidentielle d’octobre 2020. S’étant brouillé avec son mentor (Guillaume Soro), il est revenu en Côte d’Ivoire. Le samedi 16 janvier 2021, au cours d’un point presse, il avait déclaré qu’il n’était plus l’allié de Guillaume Soro. Une année plus tard, le dimanche 11 septembre 2022, il a officialisé son retour au RHDP.
« Moi, Soro Tiorna Alphonse, je me suis trompé. Et je ne suis plus ceux qui se trompent et qui ont honte ou peur de dire qu’ils se sont trompés », a-t-il déclaré au cours d’une cérémonie en présence des ministres Amadou Koné et Amadou Coulibaly.
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Albert Toikeusse Mabri, dissoudre l’UDPCI ?
Sans surprise, Albert Toikeusse Mabri a lui aussi annoncé son retour au RHDP, le jeudi 8 septembre 2022. Le président de l’Union pour la démocratie et la paix en Côte d’Ivoire (UDPCI), a été reçu par le chef de l’Etat ce jour-là. Profitant de ce tête-à-tête, le président Alassane Ouattara l’a invité à reprendre sa place de deuxième vice-président du RHDP. Cependant, le président du Conseil régional du Tonkpi, est confronté à un dilemme. Faut-il dissoudre l’UDPCI, le parti créé par feu le Général Robert Guéi dont il est le président ? La décision sera connue dans les jours à venir. Une réunion du bureau politique de cette formation politique est prévue à cet effet le samedi 17 septembre 2022 à Man.
Pour des observateurs, ces personnalités politiques n’ont pas été patients. Dr Blé Norlander Pierre, le président des Démocrates de Côte d’Ivoire est de cet avis.
« En réalité, ils ont quitté le RHDP sans avoir pesé le pour et le contre de leur départ. Ils l’ont fait sur un coup de tête. Or ils ont oublié qu’en politique, il faut être beaucoup patient. Chacun à son tour. L’erreur que certains commettent est qu’ils sont pressés. Ils sautent les étapes pour ensuite se casser le nez. S’étant aperçu de leurs erreurs, Marcel Amon Tanoh, Alphonse Soro, Mabri Toikeusse, ont pris leur courage à deux mains pour revenir au RHDP », analyse-t-il pour 7info.
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A quelques mois des élections locales (municipales et régionales) de 2023, le parti au pouvoir semble au mieux de sa forme. Comme l’indiquent ces nombreux come-back.
