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Algérie, le président Abdelmadjid Tebboune conspué par la rue

Mis à jour le 18 décembre 2019
Publié le 18/12/2019 à 12:31 , , , ,

Fraîchement élu au premier tour de la présidentielle le 12 décembre, le président Abdelmadjid Tebboune a été conspué par une importante manifestation du « Hirak », mouvement étudiant dans la rue depuis neuf mois et réclamant de profonds changements au sein de la classe politique algérienne.

Abdelmadjid Tebboune, 74 ans, est sorti vainqueur au premier tour de la présidentielle du 12 décembre et prendra officiellement ses fonctions ce jeudi 19 décembre, après avoir prêté serment, pour un mandat de cinq ans. Mais le nouveau président algérien essuie déjà de houleuses contestations populaires. Selon les résultats officiels, Tebboune a recueilli 58,13% des voix au premier tour du scrutin, score fortement contesté par le Hirak et plusieurs analystes politiques.

Selon eux, moins de 40% des électeurs se seraient rendus aux urnes, soit la participation la plus faible de toutes les élections présidentielles pluralistes en Algérie, rapporte l’Agence France-Presse. Et le score aurait été gonflé.

À 48 heures de son entrée en fonction, un puissant mouvement de contestation populaire s’est dressé contre Abdelmadjid Tebboune, relançant une crise politique inédite. Après avoir obtenu la démission du président Abdelaziz Bouteflika, qui briguait un cinquième mandat présidentiel malgré de graves séquelles physiques survenues dues à un AVC, la rue réclame désormais le changement radical de l’ensemble du système politique en place depuis l’indépendance du pays en 1962. Le Hirak, qui agite l’Algérie depuis le 22 février, estime que l’arrivée au pouvoir d’Abdelmadjid Tebboune n’incarne pas ce changement. Entre 2012 et 2017, l’ex-fidèle du président déchu Bouteflika a été le ministre de l’Habitat, de l’urbanisme et de la Ville, puis ministre du Commerce avant d’être nommé  Premier ministre en 2017, durant trois mois à peine.

Bien que le nouveau président Tebboune ait « tendu la main au Hirak » en lui proposant un « dialogue afin de bâtir une Algérie nouvelle », la crise politique algérienne semble loin de son épilogue. La proclamation de la victoire de Tebboune par le Conseil constitutionnel algérien n’y change rien, le Hirak affirme que le mouvement se poursuivra coûte que coûte.

Manuela Pokossy-Coulibaly

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