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Agriculture- Des acteurs dénoncent la mauvaise gestion de la filière cola et accusent les douanes ivoiriennes

Mis à jour le 14 mai 2020
Publié le 14/05/2020 à 11:54 , , , , ,

Un mauvais vent souffle sur la filière cola en cette période de lutte contre la pandémie de Covid-19.

 Cette gestion calamiteuse de la filière cola en Côte d’Ivoire, irrite plusieurs acteurs de la chaîne, selon le secrétaire général de l’intercola, Magloire Abongny.

Ainsi l’Intercola, une plateforme de coopérative de production, de transformation et de commercialisation de la noix de cola connaît une tourmente.

Des acteurs du monde agricole ont dénoncé cette mauvaise gestion au cours d’une conférence de presse, le mardi  05 mai dernier dans un réceptif hôtelier de Bouaké, par la voix de Magloire Abongny Konan, Secrétaire Général de l’Intercola.

Ces derniers ont déploré la gouvernance de l’actuel conseil d’administration et de sa direction exécutive. Estimant qu’au terme de la dernière assemblée générale constitutive tenue le 20 septembre 2017, l’Intercola qui devrait songer à réorganiser la filière n’a pu le faire par la faute de certains de ses dirigeants, accuse le conférencier.

<< Après l’AG, le bureau a été mis en place. Il était important  de mettre en place les structures techniques pour le bon fonctionnement de notre organisation interprofessionnelle . Contre toute attente, il s’est avéré un dysfonctionnement, d’abord la nomination d’un directeur exécutif qui est en même temps administrateur est contraire à la loi. Ensuite nous avons bénéficié de l’appui financier du Fonds Interprofessionnel pour la Recherche et le Conseil Agricole (FIRCA) et il s’est avéré que l’argent est passé entre les mains de quatre personnes >> a dénoncé Magloire Abongny  avant d’accuser l’actuel président du conseil d’administration Abou Aboudramane et certains de ses collaborateurs d’être à la base de cette opacité.

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Poursuivant, le secrétaire général de l’intercola rejette du revers de la main les procédures administratives liées à l’exportation de la cola. Il fustige des basses manœuvres de l’équipe dirigeante à exclure certains opérateurs avec la complicité de la douane dans l’exportation de leurs produits.

<< On reçoit une note de intercola avec ampliation à la douane pour dire que désormais il n’y a que 3 sociétés coopératives qui doivent faire de l’exportation de la cola en Côte d’Ivoire. Au moment où notre filière connaît des difficultés de fonctionnement  et que nous n’avons pas encore fini de les régler , l’administration douanière fait sortir une circulaire qui en mon sens va créer le désordre dans la famille de l’intercola parce qu’il n’y a pas encore véritablement une organisation parfaite. L’administration de  intercola ne s’est pas encore déployée sur l’étendue du territoire. Comment voulez vous que l’opérateur qui est à Danané, Man ou Bouaké puisse faire un chargement en présence d’un représentant de l’intercola tandis que les représentants de intercola sont basés à Abidjan >> s’est-il interrogé.

Pour remédier aux dysfonctionnements , le conférencier a invité les autorités étatiques à jeter un regard sur sa gestion  au risque de voir la filière cola connaître un déclin au profit des pays voisins.

Pour ne pas voir la filière mourir, il a fait des propositions qui se résument à la suspension du point 2  de la circulaire 20-74 de la douane stipulant que le chargement de la cola doit être assisté par un seul représentant de l’intercola. Mieux, le sécrétaire général préconise la convocation dans les meilleurs délais d’une Assemblée Générale Extraordinaire à l’effet de procéder au toilettage des textes comme le recommande l’Article 24 de l’OHADA qui mettra en place un nouveau conseil d’administration qui par la suite nommera un directeur exécutif.

Il souhaite aussi la mise à disposition de tous les textes aux 36 délégués de coopératives. Il a, pour finir demander qu’un bilan moral et financier soit fait sur la gestion du fonds de 45 millions de francs cfa octroyés par le Fonds Interprofessionnel pour la Recherche et le Conseil Agricole (FIRCA ). Notons que cette conférence de presse a enregistré la présence de Lassana Traoré, président du conseil d’administration du Groupement d’Intérêt Économique du Marché de Gros de Bouake (GIE-MGB), de Coulibaly Abdoulaye, Trésorier Adjoint de l’Intercola ainsi que de plusieurs délégués de coopératives opérant à Bouaké.

Avec une production de 260 000 tonnes en 2016, dont 200 000 tonnes exportées, la Côte d’Ivoire s’est imposée comme premier producteur et exportateur mondial de cola. La filière occupe 2 000 producteurs et génère 78 milliards de FCFA de chiffre d’affaires, avec un prix d’achat moyen de 400 FCFA le kilogramme.

Oscar de Ouellé, correspondant régional.

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