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Agriculture africaine, « Défi » à problèmes, des solutions préconisées au Forum des marchés émergents d’Abidjan

Mis à jour le 3 janvier 2019
Publié le 28/03/2017 à 5:47

L’agriculture est également au  cœur des débats en cours pendant le forum des marchés émergents ouvert ce 26 mars sur les bords de la lagune Ebrié.

Les chiffres parlent d’eux mêmes.  En Afrique, l’agriculture constitue  25% du PIB des pays, 20 % de l’agrobusiness  et 60% de l’emploi. Alors que 70% des africains vivent en zone rurale mais paradoxalement, la population africaine est sous-alimentée ou en situation de malnutrition.

Comment  transformer cette Afrique rurale et y créer des emplois de qualité ?
« l’agriculture africaine est soumise à de nombreuses  contraintes » a déclaré  Kevin Cleaver , ancien vice-président associé au fonds international de développement agricole (FIDA) qui a commencé par faire une analyse de la situation.  Il précise que les contraintes sont d’abord  internes : de terres et environnementaux qui constituent de faibles performances, Le coût du transport, de faibles investissements publics dans l’activité rurale. Mais, également externes. il fait allusion  « aux  donateurs qui blaguent les gouvernements », ensuite les subventions et  les restrictions de l’OCDE .
Comme solution, Kevin Cleaver propose de résoudre ces contraintes « par l’amélioration des politiques commerciales et de prix des produits agricoles, développer l’agriculture, résoudre les problèmes d’éducation dans les zones rurales, établir un partenariat public-privé. »
Jean-Marie Ackah, président de la confédération générale des entreprises de Côte d’Ivoire ( CGECI) aborde dans le même sens. Pour lui «  la question de l’agriculture est un défi pour l’Afrique ».  Il voit également «  des opportunités pour le développement de l’Afrique à travers ce secteur. »
Il explique qu’en 2050, un terrien sur 5 sera africain, avec pour conséquence directe un problème au niveau de la nourriture et de l’emploi.
Pour que l’Afrique puisse lever  ces contraintes et  bénéficier de toutes ses potentialités l’entrepreneur propose donc l’amélioration de la productivité à travers des recherches, la mécanisation de l’agriculture, la défiscalisation de tous les intrants agricoles et régler le problème du foncier rural qui empoisonne les relations entre populations ivoiriennes. «  Pour une agriculture moderne il faut pouvoir investir. Pour pouvoir investir il faut avoir accès au financement. Pour avoir accès au financement il faut pouvoir apporter des garanties aux institutions de financement. Et  la garantie du paysan c’est sa terre » a-t-il indiqué. D’où, une interpellation des autorités à s’impliquer davantage dans le secteur de l’agriculture  en prenant à bras le corps  la question du foncier rural. Dans plusieurs pays du monde l’agriculture est financée par les Etats, mais l’Afrique reste encore à la traîne.
En tant qu’investisseur, Manal Moneim, responsable exécutive de trade and Development, estime qu’il existe souvent un problème de contradiction entre des lois des pays voisins notamment les documentations qu’il faut aux différentes douanes des pays.  « je trouve qu’il doit avoir une législation au moins sous-régionale. Les Etats sont petits donc pour faire des investissements importants il faut couvrir une région et non un pays »  a-t-elle indiqué.
Le forum des marchés émergents ouvert depuis ce 26 mars prendra fin ce jour pour céder la place à la Conférence internationale pour l’émergence de l’Afrique (CIEA) qui s’ouvre demain. 

Raïssa Yao
Source: Rédaction Politikafrique.info

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