Société

Affaire Sarah et viols en série en Côte d’Ivoire : ce que risquent les auteurs

Mis à jour le 20 avril 2021
Publié le 20/04/2021 à 9:01 , , ,

En Côte d’Ivoire, la loi est formelle. Toute personne coupable de viol encourt une peine allant de 5 ans 20 ans d’emprisonnement, voire la perpétuité selon le cas et la gravité de l’infraction.

 

C’est l’histoire d’un rencard qui finit mal. Le mercredi 7 avril 2021, Sarah Gandon a rendez-vous dans une résidence avec un homme avec qui elle échange depuis quelques jours sur les réseaux sociaux. De toute évidence, la jeune fille d’une vingtaine d’années vient de succomber aux avances d’un parfait inconnu. On connait aujourd’hui la suite de l’histoire. Sarah Gandon au cours de cette rencontre nocturne a été violée puis étranglée. Elle trouvera la mort quelques heures plus tard dans un hôpital de la place.

 5 à 20 ans de prison ou la perpétuité

Quelques jours seulement ont suffi à la police nationale pour interpeller le principal suspect : le nommé Zadi Israël. « La personne figurant sur la photo ci-dessus est suspectée de meurtre et de viols en série et a déjà été interpellée. La police nationale sollicite la population et toute personne susceptible d’avoir été victime de viol, à l’effet de fournir toute information utile à l’enquête ». Les témoignages sur le triste parcours de Zadi Israël inondent depuis la toile.

D’après l’article 403 du Code pénal ivoirien, « constitue un viol, tout acte de pénétration vaginale, anale, buccale ou de quelque nature qu’il soit à but sexuel imposé à autrui sans son consentement en usant d’une partie du corps humain ou d’un objet, par violence, menace, contrainte ou surprise » ou encore, « constitue également un viol, tout acte de pénétration vaginale, anale, buccale ou de quelque nature qu’il soit à but sexuel commis sur un mineur de quinze ans, même avec son consentement ».

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En Côte d’Ivoire, le viol est puni d’un emprisonnement de 5 à 20 ans. Cependant, des circonstances aggravantes peuvent conduire à un emprisonnement à vie du coupable. Et c’est l’article 404 du Code pénal ivoirien qui le stipule en ces termes stipule: « lorsque le viol a entraîné une mutilation ou une infirmité permanente ou la mort de la victime  – le viol est puni de l’emprisonnement à vie ».

Zadi Israël, selon des informations recueillies auprès de certaines sources, n’est pas à son premier forfait. L’homme a été écroué à la Maison d’arrêt et de correction d’Abidjan (MACA) pour un cas de viol en 2018. Mais contre toute attente, ses parents auraient soudoyé certaines personnes en charge de l’affaire pour le faire libérer.

« Il n’existe aucune transaction en matière de viol »

Une fois libéré, le violeur doublé d’une casquette de tueur en série va poursuivre ses activités criminelles, et fera plus d’une dizaine de victimes en 3 ans.

Selon Karhyn Barbara Takoré, juriste collaboratrice à la SCPA Takore, Konan & Associés « il n’existe aucune transaction en matière de viol. C’est-à-dire aucun montant ne sera fixé pour prétendre à une libération, ni aucune libération sous caution pour le violeur. Dans le cas des personnes mariées, il y a présomption de consentement jusqu’à preuve du contraire. C’est seulement après apport des preuves démontrant un acte de viol que celui-ci sera pris en compte. »

La police, à la recherche d’éventuels complices, poursuit ses investigations en attendant le procès de Zadi Israël.

Arnaud Houssou et Vianey Sahi

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