Société

Affaire DJ Lewis bat son épouse, une féministe demande réparation pour la victime

Mis à jour le 12 février 2022
Publié le 11/02/2022 à 5:30 , ,

« Ce qu’on attend de la ministre de tutelle, ce sont des actions plus fortes. Surtout à l’orée du 8 mars », souhaite Laetitia Goli, une militante féministe. Elle réagit aux actes de violence perpétrés par l’artiste du coupé-décalé DJ Lewis sur sa compagne, comme montrés dans une vidéo sur la toile.


L’élément filmé de la scène de violence fait le tour des réseaux sociaux depuis le 10 février 2022. L’on y voit l’artiste DJ Lewis hausser le ton sur une femme, son épouse, et tenir des propos plus ou moins désobligeants. Devenue virale, la vidéo suscite des réactions. Cyberactivistes et simples internautes marquent leur indignation. C’est la foudre qui s’abat sur l’auteur des chansons à succès ‘’Grippe aviaire’’ et « Apoutchou ».

Les faits de violence dont il est question dans le couple Dj Lewis remonteraient à 2018. Et selon plusieurs témoignages, la femme du chanteur n’a pas souhaité déposer plainte. Une posture de la victime qui suscite l’incompréhension. Pour les activistes des causes féminines, le silence des victimes est courant. « Il est courant que la victime ne porte pas plainte. Il ne faut pas oublier qu’il y a certainement eu des violences psychologiques. Elle peut avoir peur. Nous sommes dans une société qui a un mauvais rapport avec la justice. Lorsque vous envoyez votre conjoint, votre frère, votre parent, le père de vos enfants à la justice, c’est vous qui êtes acculé », analyse pour 7info Laetitia Goli, une juriste féministe.

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Même si les faits ne datent d’aujourd’hui, la juriste estime qu’il existe une autre alternative pour la victime s’il souhaite porter plainte. Il s’agit d’une nouvelle disposition dans la loi ivoirienne. « Depuis décembre 2021, la loi donne la possibilité à la victime d’aller au tribunal pour demander une mesure d’éloignement par rapport à son bourreau, en attendant le verdict de la justice », dit-elle.

Laetitia Goli fait savoir en outre que même quand la victime choisit de ne pas porter plainte, il y a une autre possibilité. C’est l’action du ministère public. En pareille situation, précise-t-elle, « Il y a une auto-saisine du procureur de la République au nom des intérêts de la société ivoirienne ». En tout état de cause, poursuit la juriste, « Ici, il s’agit de coups et blessures. Nous sommes donc dans un contexte correctionnel. La victime dispose de 5 ans pour demander réparation. C’est le délai de prescription« .

Pour la militante féministe, les regards sont tournés vers le ministère de la Femme, de la Famille et de l’Enfant. « Ce qu’on attend de la ministre de tutelle, ce sont des actions plus fortes. Surtout à l’orée du 8 mars. D’abord une condamnation verbale, puis une demande d’actionner le ministère public pour demander réparation », suggère-t-elle.

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